BD en deux tomes. "Eugénie" est le T1.
Très beaux dessins et immersion dans ce qu'a du être une certaine périphérie de Paris à la fin des années 1890, avant le tournant 1900 (Pas encore de Tour Eiffel).
On sent une réelle recherche des deux compères (Simon et Stalner) pour restituer une atmosphère et un environnement : la zone marginale (qui sert de cadre de vie à tous les laissés pour compte de l'époque - pour cause de spéculation immobilière : Ah bon ?? On dirait que cela n'a pas progressé tant que cela depuis 140 ans !!!).
L'immersion dans cette "Zone" nous permet d'appréhender l'entraide des gens qui y résident malgré la misère omniprésente, les combines pour survivre, forcément non conformes à la Loi, et le danger tapis à chaque recoins de sentiers.
Eugénie, une sacré louloute qui en veux et qui y croit, vit dans la zone avec sa famille et à un rêve, un objectif un peu fou : ré ouvrir un cabaret théâtre « L’Oiseau Rare ». A travers cela, pouvoir élever sa condition sociale et celle de sa famille.
Le rêve est beau, est semé d'embuches et de péripéties, mais.... la rencontre fortuite avec la célèbre Sarah Bernhardt (dont on connait le modernisme et le coté fantasque pour l'époque) va donner de l'élan à ce rêve...
Une très belle BD (je me répète, je le pense sincèrement). Les dessins sont de très grande qualité graphique et les couleurs magnifiques. Le scenario est construit avec minutie. Les personnages sont dotés d'un caractère trempé, attachant, qui imprègne le lecteur. L'alchimie dessin-scenario est subtile mais fonctionne parfaitement.