Un TZR de SES initie une classe de lycée à la sociologie à travers le livre La distinction de Pierre Bourdieu. Certains passages vont résonner en eux, qui, comme ça tombe bien, viennent de milieux différents.
Il y a Talia, dont les parnts sont cadres et appartiennent à la classe moyenne. Omar, crâne rasé et style racaille, un peu moins privilégié ; Pierre, d'origine africaine, qui partage l'appartement avec une famille nombreuse ; Isis, qui fait science mais est intéressée par l'art et flirte avec youssef (elle a pour père un bourgeois bohème). Eloïse, une blonge à lunettes, dont les parents sont des petits-bourgeois. Enfin, le colloc du prof, un grand bourgeois qui cherche du sens à sa vie. Sa mère est l'archétype de la grande bourgeoise.
L'ouvrage cite parois Bourdieu, mais arrive à montrer sa pensée en action, par le biais de leurs actions et de leurs réflexions, ce qui est assez bien vu. Ainsi le fait que les pauvres intériorisent les contraintes économiques et vont dénigrer les activités associées aux riches, et qu'au contraire, les riches vont développer l'idée de choix, en maitrisant tout de même les codes qui permettent d'affirmer leur culture comme dominante. On revient sur des notions importantes comme l'habitus. Le livre sait bien repérer les préjugés de chacun, en les intégrant dans des dialogues qui font naturel (ce qui n'est jamais facile quand tu veux utiliser le langage banlieue).
C'est un peu long, doux-amer, voir parfois révoltant, mais cela reste intéressant, avec peut-être un peu de longueur sur la fin. Je ne sais pas si les passages sur la petite-bourgeoisie ont bien vieilli, la société ayant profondément changé avec les réseaux sociaux.
Une belle introduction à la sociologie de Bourdieu, quoi qu'il en soit. A faire acheter par tous les CDI.