D'ordinaire, j'ai de la difficulté à apprécier les récits non linéaires qui plongent dans la confusion, qui empêchent de saisir les éléments clés de l'intrigue ou de rencontrer correctement les personnages ; La Forêt magique de Hoshigahara accomplit tout cela, révélant par plusieurs analepses l'identité et les enjeux de quelques-uns de ses habitants en fin de livre. Plus qu'une histoire limpide, le manga aspire en fait à être un tourbillon d'émotions, lancé à l'assaut des cœurs sensibles à chaque nouveau chapitre, suscitant la pitié pour, tour à tour, un coq, un caillou, une grenouille, un arbre, deux portes, le vent... L'univers magique, qui se découvre donc peu à peu, fait ainsi la part belle à la nature, à ses animaux et ses éléments, et aux petites choses du quotidien grâce à son protagoniste à l'âge indéterminé (les personnages humains partagent une même apparence enfantine), lequel déborde d'un amour discret (et intéressé) pour ce qui l'entoure dans cette étonnante forêt. C'est beau, émouvant, presque solennel.