La Jeunesse de Picsou
8.5
La Jeunesse de Picsou

Comics de Don Rosa (1992)

Keno Don Hugo Rosa est un auteur de comics s'étant spécialisé dans les histoires de canards. Il s'est particulièrement fait connaître en créant une saga de douze histoires, sur laquelle se grefferont quelques autres "compléments". Cette saga, appelée "La Jeunesse de Picsou" raconte la vie de Balthazar Picsou, de son enfance en Ecosse à sa rencontre avec ses petits-neveux Riri, Fifi et Loulou alors qu'il vit cloîtré dans son luxueux manoir.
Lorsque Carl Barks crée le célèbre milliardaire avare, c'est avant tout comme personnage secondaire des aventures de Donald Duck. Il ne se doute à l'époque pas de la popularité que vont acquérir les personnages qu'il crée, et ne les développe pas. Ainsi, lorsque Picsou mentionne des anecdotes de sa jeunesse, c'est pour lancer une nouvelle aventure (par exemple, une quête pour retrouver un objet que Picsou a perdu longtemps auparavant). Or, Don Rosa va reprendre toutes ces anecdotes, et en y collant le plus possible (devant parfois modifier les dates dans son optique de créer une chronologie réaliste), va les intégrer dans une vaste fresque épique, l'histoire du petit cireur de chaussures de Glasgow qui, après avoir quitté sa famille à l'âge de 12 ans pour se rendre en Amérique, va voyager à travers le monde pendant plusieurs décennies, à la recherche d'une fortune qui se dérobe toujours à lui. Le labeur et la solitude vont le rendre aigre et avare, et même, au final, tricheur. La fortune tant espéré ne lui apportera finalement pas grand bonheur, car ce n'est pas elle qui est, à ses yeux, la plus précieuse, mais les souvenirs qui y sont attachés.
Au risque de me faire traiter d'hérétique, j'avoue sans gêne préférer Don Rosa à Carl Barks. En effet, si Carl Barks a crée les canards, Don Rosa leur a donné une vrai profondeur et des sentiments réalistes, en les intégrant dans des récits complexes et plus matures (à tout les niveaux, même si on reste dans un comics Disney) que les histoires assez simples de Carl Barks. On sera notamment impressionné par le travail de recherche de Don Rosa sur les époques qu'il décrit, et surtout par la minutie avec laquelle il explique et améliore parfois de simples détails des histoires de Barks.
Malgré le tragique de l'histoire, l'humour est omniprésent, bien sûr à travers les dialogues et le comique de certaines situations, mais aussi dans les arrière plans.
Car en effet, autre point où l'élève surpasse le maître, le dessin. Le dessin de Don Rosa est extrêmement fouillé, ce qui, en plus d'apporter bien sûr du réalisme (il dessine par exemple les plis et mêmes les plus petites rides sur les visages des canars, là où ces derniers semblaient assez lisses dans les histoires de Barks), lui permet de dessiner de nombreux gags visuels en arrière plan.
Bref, c'est pour ces raisons que je considère ce comics comme un chef d'oeuvre de la bande dessinée, à lire absolument.

Vlari0
9
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le 30 mars 2016

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