Thorgaule ?

Ici, Je vais décrire une sensation d'inconfort que j'ai eue en début de lecture et qui ne s'est que confirmée au fil des tomes (m'étant arrêté à la fin du T.6).

J'ai ressenti la série comme une œuvre d'apprentissage destiné aux ados, où le lecteur peut s'identifier à Thorgal comme un modèle ou comme une projection de lui-même. Il est pacifiste dans un monde violent, fait preuve d'intelligence et de bravoure dans les circonstances adéquates, a une morale irréprochable, fait parti de ses personnages qu'on pourrait qualifier de "the one" et porte un amour inconsidérable envers Aaricia. C'est ce dernier point qui m'a posé problème dans la lecture de l'œuvre, puisque son exécution rentre en contradiction avec le modèle présupposé du protagoniste.

Thorgal est le héros parfait dont TOUTES ces dames, humaines ou divinités, tombent amoureuses. Seule une sort de ce schéma, et il s'agit de la magicienne du T.1.

Toutes ses autres rencontres avec l'autre sexe finissent par une ambiguïté et je ne peux m'empêcher de trouver ça choquant. C'est comme si on cherchait à récompenser un modèle pour les jeunes par le nombre de nanas à ses pieds.

Mais vous vous rappelez qu'il est amoureux d'Aaricia le bougre ?

Donc les auteurs ont trouvé une parade : mettre le personnage principal passif à chaque interaction avec les donselles quand elles sont entreprenantes.

En clair, Thorgal a toujours une bonne excuse d'avoir des contacts sentimentaux ou intimes avec la gent féminine. Par ce biais, l'homme de bonne morale et humaniste me parait hypocrite avec un tel comportement. J'y trouve même un côté malsain de le faire si parfait dans tous les autres points, comme s'il était logique d'être aussi volage.

Alors oui, c'est beau, mais le contraste entre le modèle d'homme et le sexisme affligeant de l'œuvre me la rend indigeste.