Les Aventuriers des trente deniers perdus

Voilà une intrigue que n'aurait pas renié George Lucas pour un opus de son Indiana Jones. Empruntant aux Évangiles son point de départ (les fameux trente deniers donnés à Judas pour qu'il dénonce Jésus aux Romains), l'intrigue serpente en Grèce autour d'un vilain ancien haut-dignitaire du IIIe Reich et d'un Mortimer au coeur de cette aventure où il mène son enquête entre deux courses-poursuites pétaradantes. Bien évidemment, il n'y a rien là de nouveau mais l'histoire est vraiment intéressante et les rebondissements, s'ils sont naïfs, tiennent parfaitement en éveil un lecteur qui ne demande qu'à être diverti par ce qu'on lui raconte.

La mise en place de l'intrigue durant ce tome 1 est, à mon goût, une totale réussite. L'histoire en elle-même est originale (pas le principe de celle-ci, on est bien d'accord), elle apporte son lot d'éléments culturels, les personnages sont nombreux et intéressants (même si la figure du méchant paraît trop caricaturale) et l'aventure est au coeur de l'intrigue. Pas très fan des Blake et Mortimer où la science-fiction occupe une place majeure, j'apprécie cette aventure plutôt historique qui est davantage à mon goût. Les enjeux étant posés avec rigueur et ce premier tome s'achevant par un relatif suspense, il donne immédiatement envie d'enchaîner sur le tome suivant, ce qui est bon signe.

Souffrant d'un dessin à quasiment quatre mains, on pourra être finalement soulagé par la qualité des décors (la Grèce est parfaitement représentée) mais estimer que certaines planches manquent de détails ou que les attitudes des personnages sont parfois un peu faibles. Enfin, et c'est une évidence malheureuse, la couverture est ratée. Cela ne gâche pas tout mais le résultat souffre, malgré tout, de ces quelques imperfections pour cocher toutes les cases. On n'est cependant pas loin, à mes yeux, du sans-faute, ce qui n'est visiblement pas le sentiment de tout le monde... loin de là!