Livre trouvé dans le train que je suis bien content de n'avoir pas payé vu que c'est une sombre daube.
Comme dirait Laurent Gerra, EP Jacob doit se retourner sous sa stèle de voir son œuvre transformée en bordel.

Il faut rappeler que plusieurs meutes de chacals se disputent les restes fumants de l'oeuvre d'EP Jacobs.

Il y a d'un côté Jean Van Hamme, le Moebius belge, père de XIII et de Largo Winch qui a travaillé avec différents dessinateurs lesquels passent une sorte d'épreuve du feu consistant à contrefaire le plus précisément possible le dessin de Jacob.
Il y a une autre équipe composée d'Y.Sente et A.Juillard.

C'est important de donner ce détail éditorial car les œuvres des deux équipes semblent ne pas suivre la même chronologie...elles ne se télescopent pas et ne se citent pas mutuellement.

Le plus troublant reste le virage à 180° que prennent les apôtres de Jacob en renonçant à la part de science-fiction des albums initiaux: on ne retrouve, dans ce tome 19, aucune des inventions révolutionnaires qui apparaissent dans les œuvres précédentes, comme si la trame historique créée par Jacob à partir du 'Secret de l'Espadon' avait été abandonnée par la suite. Connaissant l'attrait de l'homme (homo sapiens) pour la nouveauté, on a pourtant du mal à imaginer que sitôt la guerre terminée, le fantastique avion à réaction et à moteur nucléaire qu'est l'Espadon ait été rangé dans un carton sans donner lieu à une adaptation 'civile'...

Si l'on devait rapprocher le tome 19 de l'oeuvre de Jacob, c'est au 'Mystère de la Grande Pyramide' qu'il faut se référer. Il est en effet fortement question d'archéologie, de mythe et de religion dans cet album qui fait furieusement penser à un mariage entre Indiana Jones et le Da Vinci Code.

On s'ennuie très rapidement et c'est en diagonale qu'on parcourt les bulles interminables qui envahissent plus de la moitié de chaque cases.

Comble de malchance, le dessinateur que Van Hamme avait mis des années à trouver est mort pendant la réalisation de l'album et c'est sa femme qui a repris la plume. Les bonnes intentions ne font pas toujours les bonnes BD, on le constate une fois de plus tant le dessin de Madame est maladroit : les personnages sont laids, mal-formés et les expressions sont mal rendues.

On pourrait pardonner la faiblesse de la trame historique (la recherche de la tombe de Judas l'Iscariote) si l'intrigue espionnageo-policière avec l'éternel colonel Olrik était à la hauteur. Las elle est aussi poussive qu'un épisode de Derrick et les intrigues et rebondissements aussi prévisibles que le nom du gagnant de la primaire socialiste de 2011.
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le 12 janv. 2011

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