Là où vont nos pères
7.9
Là où vont nos pères

BD (divers) de Shaun Tan (2006)

Avec Là où vont nos pères de Shaun Tan (The Arrival en VO), voilà bien une bande dessinée qui sort de l'ordinaire puisque les cases sont ... muettes.
Une BD sans texte où seul le dessin parle de lui-même et se montre suffisamment expressif pour raconter quand même une (belle) histoire.
Une idée originale mais aussi réussie, puisqu'ici «BD sans bulles» ne signifie pas «BD plate».
On déambule avec plaisir dans le montage des images sépias (alternant zooms, gros plans et vues d'ensemble), genre photos à l'ancienne, d'où se dégage un parfum étrange et un peu nostalgique qui rappelle les films expressionnistes du début du siècle (films ... muets, eux aussi !).
L'agencement des cases sans bulles de cet album fait d'ailleurs penser à un montage de cinéma.
Shaun Tan est australien et son album raconte une histoire d'émigrant parti «là-bas» («là-bas, là où vont nos pères», et pour une fois le titre en VF vaut largement la VO).
Parti «là-bas» pour travailler bien sûr et nourrir sa famille restée au pays, quitter une terre inhospitalière et gagner un eldorado.
On ne sait ni où ni quand situer cet universel «là-bas», même si les premières planches font assurément référence à Ellis Island où débarquaient les émigrants candidats au statut d'américain (et dont la visite aujourd'hui dégage toujours une forte émotion, visite qu'on vous recommande lors d'un passage à NY !).
La suite nous plonge dans un monde un peu fantastique peuplé de fruits et d'animaux étranges.
Le héros y est confronté à une langue et des signes inconnus. Et comme lui, l'absence de dialogues et la présence de signes cabalistiques nous rend nécessairement attentif aux expressions, aux visages et aux gestes.
Un monde d'exil plein de poésie et une BD très «graphique».
BMR
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Top 10 BD

Créée

le 23 mars 2014

Critique lue 308 fois

BMR

Écrit par

Critique lue 308 fois

D'autres avis sur Là où vont nos pères

Là où vont nos pères
Floax
5

Étrange Roman-photo

La nouvelle vague du 9è Art est souvent qualifiée de prétentieuse et vaine, la faute à des dessins trop minimalistes, à des histoires farfelues semblant ne prendre sens qu'avec une certaine...

le 30 déc. 2013

19 j'aime

5

Là où vont nos pères
Clou
9

Lumières sur cet unique univers. Unique?

Il traînait sur le buffet du salon lorsqu'il était en escale entre deux lecteurs de la famille qui se le conseillaient et disaient, presque confidentiellement : "c'était incroyable, vraiment,...

Par

le 30 avr. 2013

15 j'aime

8

Là où vont nos pères
Kalimera
10

Une BD a envoyer aux hommes politique

Ce qui est bien, c'est que tout le monde peut la comprendre, même ces gens qui nous "gouvernent". Alors, on l'envoie, aux ministres, aux députés, à ceux qui font la société ? Un zeste de poésie, une...

le 20 août 2011

14 j'aime

5

Du même critique

A War
BMR
8

Quelque chose de pourri dans notre royaume du Danemark.

Encore un film de guerre en Afghanistan ? Bof ... Oui, mais c'est un film danois. Ah ? Oui, un film de Tobias Lindholm. Attends, ça me dit quelque chose ... Ah purée, c'est celui de Hijacking ...

Par

le 5 juin 2016

10 j'aime

2

The Two Faces of January
BMR
4

La femme ou la valise ?

Premier film de Hossein Amini, le scénariste de Drive, The two faces of January, est un polar un peu mollasson qui veut reproduire le charme, le ton, les ambiances, les couleurs, des films noirs...

Par

le 23 juin 2014

10 j'aime

Les bottes suédoises
BMR
6

[...] Je ne suis pas hypocondriaque, mais je préfère être tranquille.

C'est évidemment avec un petit pincement au cœur que l'on ouvre le paquet contenant Les bottes suédoises, dernier roman du regretté Henning Mankell disparu fin 2015. C'est par fidélité au suédois et...

Par

le 10 oct. 2016

9 j'aime

1