Mi-figue, mi-raisin...surtout raisin.
Amatrice du travail de Pénélope Bagieu comme de Boulet, j'étais curieuse de voir le résultat. Au premier regard : une très belle couverture, une bonne épaisseur histoire de ne pas rester sur sa faim, une idée intéressante...
...et je ne peux m'empêcher d'être déçue ou plutôt en colère : quelle drôle de leçon devons nous en tirer ! Cette fille qui pourrait être n'importe qui...cette synthèse de nous tous...c'est gênant. Depuis quand une vie paisible en apparence révèle-t-elle une personne creuse ? Et faut-il être talentueux, passionné ou particulièrement original pour s'épanouir dans sa vie ? Cette Héloïse, il faudrait qu'on se reconnaisse en elle. Elle a un métier bof, des amis bof, des histoires avec les mecs bof, une famille bof, des lectures bof...Bref, super simplification de ce qui constitue une personne et son épanouissement personnel, de ce qui fait l'intérêt d'une personne. Finalement, les auteurs en voulant faire une synthèse de tout le monde ont réussi : Héloïse est un être purement artificiel, un personnage bédé des plus aseptisés. Elle est censée être tout le monde mais n'est personne. Tous différent à notre manière, c'est cette différence qui intéresse l'autre. Or, cette Héloïse, ce pur résultat de la moyenne, nous laisse complètement indifférent. Elle n'est que maths.