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BD (divers) de Manfredi Giffone, Fabrizio Longo et Alessandro Parodi (2012)
La Pieuvre n'est pas pour ainsi dire pas une bande dessinée que l'on pose sur une table de chevet et qu'on lit pour se reposer. Je l'ai trouvé dans ma bibliothèque du coin sans trop savoir à quoi m'en tenir et je n'ai pas regretté mon choix, clairement ce n'est pas le genre d'ouvrage que je lis tous les jours.
Posons les bases tout de suite. On démarre dans les années 1980 en Sicile lorsque le leader mafieux du clan Corleone se fait incarcérer grâce aux actions de Terranova, malheureusement celui-ci sera vite éliminé par Toto Riina en représailles prenant au passage les rennes du clan
donnant alors dans le meurtre de politiciens et de magistrats à tire larigot pour accéder au pouvoir total sur Palerme. C'est ainsi que sont assassinées près de 1000 personnes, opposants politiques, rivaux mafieux, mafieux repentis, agents de police et cetera,... Du côté de la justice, nous suivrons principalement deux des magistrats devenus symboles de la lutte anti mafia Falcone et Borselino. De fil en aiguille les investigations s'intéressent aussi à Michele Sindona un banquier frauduleux ayant eu des liens avec la mafia et par extension à P2, une clandestine loge maçonnique à laquelle il se rattache et une potentielle implication de la CIA. L'histoire s'arrête ainsi vers 1994 à la mort des principaux magistrats ayant servis de symboles à la lutte anti mafia.
S'étalant sur 14ans, l'album implique bien entendu une infinité de personnages tous ayant eu un rapport avec la seconde guerre de la mafia amorcée par Toto Riina. Il va de soit que tous n'ont pas la même importance et beaucoup ne sont introduits que pour se faire tuer au bout d' une à deux cases plus loin n'étant ainsi présents que pour aider à contextualiser les enjeux dans leur globalité. On parle tout de même de 14 ans de lutte, s'il avait fallu faire une biographie de chacune des têtes qui avaient été impliquées dans l'histoire l'album aurait donné dans les 2000-3000 pages au lieu des 375 ici présentes. Fort heureusement l'auteur a aussi eu la bonne idée de nous joindre en fin d'ouvrage un récapitulatif de tous les intervenants et de résumer en quelques lignes leur implication dans toute cette affaire, et à vrai dire il fait bien car entre les membres de Cosa Nostra et leurs sbires mafieux, les magistrats, les politiciens, les policiers, les mafieux repentis on a vite fait de s'y perdre.
D'ailleurs l'histoire reprenant des faits réels n'apporte pas de conclusion définitive comme dans n'importe qu'elle bande dessinée classique en laissant de nombreux points nébuleux et ambigus non éclaircis encore aujourd'hui. Car bien entendu de nombreux éléments de l'enquête ne sont basés que sur des suspicions, des ressentis, des théories car on a jamais fait la lumière totale sur toute cette affaire et on ne le fera probablement jamais vu le sac d'aiguilles que tout ceci représente en réalité. Le but étant avant tout de rendre hommage au courage d'hommes comme Falcone ou Borselino qui ont payé de leur vie d'avoir voulu aller contre l'argent et le pouvoir des clans mafieux et il ne me semble pas du luxe d'approfondir avec wikipedia même si la Pieuvre en bande dessinée est un moyen de s'instruire bien plus ludique que de lire des pages et des pages sur le web.
Créée
le 9 mai 2023
Critique lue 437 fois
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