Bastien Vivès est sûrement un des auteurs qui a le plus joué dans mon amour pour les romans graphique. Je pense avoir encore un souvenir assez fort de Une Soeur, Polina, ou encore Le Goût du chlore qui ont façonné mon goût pour le neuvième art : son esthétique, sa narration, ses émotions. C’est peut-être pour cela que je n’ai pas un avis tout à fait objectif sur l’auteur et cette histoire, mais ce court récit m’a tout de même et me fait espérer de nombreuses suites à qui veut le lire.
La Vérité sur l’affaire Vivès retrace la suite de la débâcle médiatique de cette fameuse « Affaire Vivès » du point de vue l’auteur avec ses réflexions sur ce qu’il a réellement fait, ses confrontations avec la police et ses différents stages de réhabilition. En réalité, tout est faux, il s’agit d’une affaire judiciaire en cours, mais le récit jongle entre des réflexions personnelles bien réelles, des situations absurdes qui véhiculent un peu la position dans laquelle l’auteur se sent, et aussi un bon niveau de fiction pour amuser la galerie.
Et franchement, je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi drôle . Il y a un léger côté boomer dans lequel on ressent son appréhension envers la même cancel culture qui l’a cancel récemment, et les deconstructions du monde de l’Art qui n’en finisse jamais de déconstruire; mais Vivès touche suffisamment juste et intelligemment pour rendre le tout drôle.
Artistiquement ça casse pas trois pattes à un canard et on est loin de ce qu’il propose dans ses oeuvres plus poétiques, mais cela reste plaisant à quel point l’auteur maitrise l’art du dessin qui ressemble à un test de Rorschach mais qui transmet son propos comme il le faut.
Ça se lit tout seul et assez rapidement, une belle recommendation pour quiconque souhaite encore lire du Vivès et lâcher quelques sourires.