Larme ultime
7.2
Larme ultime

Manga de Shin Takahashi (1999)

Ce manga dure 7 longs tomes alors que tout était dit dès le premier tome et que c'était déjà bien assez pénible.
Il faut avouer qu'il est vraiment bizarre, ce récit. Il se cherche un ton très personnel en mélangeant histoire romantique pour adolescents et récit métaphorique et philosophique sur la guerre et la fin du monde. Mais l'association entre les deux passe tellement mal qu'on se demande en permanence quel drôle de truc on est en train de lire. Il faut vraiment rentrer dans le trip de l'auteur et ça n'a pas du tout été mon cas.

Cela commence commme une histoire d'amour hésitante entre deux lycéens qui n'ont pas l'air faits l'un pour l'autre. Un garçon de 17 ans, athlétique et intelligent, sûr de lui mais très peu doué en matière de communication amoureuse. Et avec lui une jeune fille, faible, timide, soumise, et qui n'arrête pas de vouloir s'excuser à tout bout de champ. Pardon, pardon, pardon, pardon... Dès les premiers chapitres, j'ai été gavé par son comportement larmoyant et son état d'esprit de japonaise modèle et soumise.

Et puis dès le deuxième chapitre, ça tourne à l'étrange. Déjà, on découvre que le Japon est en guerre contre de puissants ennemis inconnus. Une guerre humaine dont les habitants semblent tout ignorer si ce n'est en subir les conséquences matérielles et apprendre au fur et à mesure que le front d'abord placé à l'étranger (mais on ne sait pas où) se rapproche dangereusement. On se rend compte du côté onirique du récit dans le fait que personne ne s'interroge sur la raison de cette guerre, l'identité de l'ennemi et les raisons du secret du gouvernement à ce sujet. Il faut donc juste admettre les faits. Pas facile en ce qui me concerne.

Et puis surtout, et c'est donc bien le thème principal de ce manga, notre héros découvre que sa petite copine a été transformée en secret par l'armée en arme ultime, capable de faire sortir de son corps des canons terrifiants, des ailes, etc... (j'ai d'ailleurs trouvé bien ridicule le moment où un chapelet de missiles semble sortir de son postérieur quand elle essaie de fuir en vélo avec son copain). Pourquoi elle ? Dans quelles circonstances a-t-elle été transformée ainsi ? Comment expliquer une technologie aussi aberrante puisqu'on découvre au fur et à mesure que son petit corps frêle peut se transformer en gigantesque arme de guerre de la taille d'un vaisseau spatial ? Tout cela est encore à admettre comme de simples faits oniriques, comme une métaphore.

Et c'est surtout la réaction des deux amoureux et de leurs amis lycéens qui est la plus stupéfiante puisqu'ils persistent à vivre leur vie insouciante, comme dans un mauvais shojo romantique, malgré l'ambiance de guerre et le fait que l'une d'entre eux part régulièrement combattre en volant comme un supersonique et massacrer des troupes inconnues à distance, revenant ensuite comme si de rien n'était (pardon, pardon, pardon...).

Même si l'invraisemblance de tout l'ensemble m'a complètement gâché le plaisir, le premier tome formait une histoire complète bizarre et métaphorique mais tenant plus ou moins la route, romantiquement parlant.
Mais voilà, l'intrigue continue ensuite sur encore six autres tomes et j'ai vraiment eu l'impression de redites permanentes et d'une dilution complète de l'idée de départ. Ce sont en permanence des discussions pleurnichardes entre les deux héros, de longs monologues ou dialogues complètement à côté de la plaque, sur des sujets futiles ou faussement philosophiques. De la tragédie romantique pour adolescents. En piochant au hasard n'importe quelle page des 7 tomes, on a l'impression de revoir sans arrêt les mêmes scènes répétées.
Et le tout se termine dans une fin du monde sortie du chapeau et une conclusion romantico-fantastique tout aussi bidon à mes yeux que le reste du récit.

Je n'ai vraiment pas accroché à ce romantisme larmoyant, à ces personnages agaçants (pardon, pardon, pardon... bouh ouh ouh...), à l'invraisemblance complète de la trame du scénario et au comportement de tous les protagonistes qui s'avère en permanence décorrélé de ce qui apparait comme étant la réalité.
"Oh, on va tous mourir sous les bombes de la guerre, dans le tremblement de terre de la Terre qui ne peut plus supporter l'humanité, mais sinon vous êtes trop mignons, les deux amoureux, on va faire une petite fête au lycée en vote honneur. Et à part ça est-ce que vous avez enfin couché ensemble ? Hu hu hu..."
Rohagus
3
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le 19 août 2011

Critique lue 674 fois

6 j'aime

Rohagus

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