Toute la force et l'âme du titre se retrouvent dans le style particulier de la desinatrice, Kiriko Yumeji. Un style chargé et sombre, jouant avec brio sur les décors parisiens et réussissant à merveilles les costumes d'époque (enfin, disons, inspirés par l'époque). Des froufrou, des robes superbement détaillés, des épées, des armes stylisées, des personnages charismatiques et resplendissants, voilà tout ce qui ressort du manga, grâce à Kiriko Yumeji. Bien que pouvant parfois se trouver trop vite confus, notamment dans l'action (malgré une bonne mise en scène), la patte graphique de la demoiselle est clairement l'atout majeur du titre, rien qu'avec ces magnifiques couvertures. On ne peut que regretter l'absence de pages-couleurs dans les tomes reliés.

Le résumé est loin de refléter l'incroyable étrangeté du scénario. En effet, aucune notion de l'ambiance fantastique, avec ces monstrueux poètes, n'est indiquée. Et pourtant ! Ces poètes, hiérarchisés par rang selon l'arbre des Séphiroth, ont la capacité, via la poésie, de s'octroyer des pouvoirs de plus en plus puissants. Et ce sont ces poètes que combat Lia afin de démasquer son meurtrier. Eh oui, un joli bordel ésotérique comme les Japonais savent si bien faire.
Et il faudra si faire, car avec l'habilité d'Ubukata pour mêler les jeux sur la langue française, la poésie, les monstres et l'histoire de France, on se retrouve avec un manga au scénario plus que bizarre, déroutant, et parfois confus. En fin de série, vient se mélanger un nouvel ingrédient à cette recette inordinaire : le Tarot. Chaque personnage se voit confier un nouveau symbolisme (toute la série repose sur des symboles, des lettres, des mots et leurs sens). Si l'on peut être ravis des recherches effectuées par Ubukata, on se demande où tout cela va nous mener.

Eh bien, autant le dire, cela nous mène à une non-fin. Pire que celle de Psychometrer Eiji où l'on nous promettait une suite, ici queue de poisson ! Alors que Lia et son équipe résolvent un à un les mystères vers le grand méchant, boss final, aucun indice n'est donné sur l'identité de son meurtrier et la fin arrive lentement. Jusqu'à ce que le récit s'envole à nouveau dans des préparatifs vers un nouvel arc, annonçant de l'action et de l'aventure ! Les poètes, que l'on croyait disparu à jamais, reviennent en Prusse, la guerre est déclarée ! Guerre que l'on ne verra pas, car le couperet final tombe ! Tchao !

Une bien belle déception...
Kazoo
5
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le 24 mars 2012

Critique lue 256 fois

Kazoo

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