Ce troisième opus s'inscrit dans la droite ligne narative des deux précédents. Qui n'a pas lu les deux premiers volumes n'a aucun intérêt à lire cette aventure. Dans celle-ci, il est question de règlements de comptes. Tandis que Wayne Shelton paie ses dettes d'honneur aux familles de ses amis morts lors de la précédente mission, il collectionne les tueurs à ses trousses. Sans dévoiler l'identité du commanditaire du contrat qui est sur la tête de notre héros, on comprend vite qu'il ne peut y en avoir des tonnes. Si cette série B est bien conduite, il faut quand même reconnaître que son scénario ne va pas chercher bien loin. Une simple vengeance en constitue en effet le pitch, et le suspense ne pèse pas lourd. Contrairement à l'opus précédent, on sent bien que les personnages présentés passeront à travers les mailles du filet et qu'il n'y a donc aucune raison de s'inquiéter pour eux.


Par ailleurs, le seul personnage nouveau, à savoir celui de Sandra Luan, manque cruellement d'épaisseur et de charme. On a ainsi un peu de mal à comprendre pourquoi Wayne Shelton s'entiche d'elle tant sa présence dans l'économie du récit n'apporte rien et tant sa personnalité est transparente. Physiquement, doit-on l'avouer, c'est pire. Elle dégage bien peu de choses de son visage anguleux et sévère. Difficle pour le lecteur de l'imaginer rivaliser avec Honesty Goodness qui avait animé les deux premiers tomes. La pauvreté des protagonistes, si on doit les comparer à ce qu'on a lu auparavant, est donc décevante. Écrite par Jean Van Hamme et Thierry Cailleteau, l'histoire est toute de même simpliste et ne renoue pas avec certains récits palpitants qu'on doit au premier nommé. Le résultat n'est pas mauvais, c'est même tout à fait distrayant, mais l'ensemble manque de rebondissements plus palpitants et surprenants.


On appréciera toujours la qualité du dessin de Christian Denayer qui fait avantageusement voyager ses personnages sous le soleil de l'Amérique du Sud, la nuit new-yorkaise ou encore la pluie londonienne. Ses scènes d'action, qui font l'essentiel de cet album, restent, en outre, d'une précision appréciable. Les couleurs restent, elles aussi, très éclatantes, ce qui ne gâte rien. On attendra de voir la suite de cette saga mais après un deuxième épisode très convaincant, on doit ici se contenter d'un titre qui cherche davantage à capitaliser sur son histoire précédente plutôt qu'à se renouveler. Correct mais un poil décevant.

Play-It-Again-Seb
6

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le 10 août 2022

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PIAS

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6

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