Cette BD m’a été soufflée par un ami qui, comme moi, est fan d’avions, surtout lorsque ces derniers éructent et vomissent flammes et gaz lorsque les pistons s’ébranlent. « Une petite perle », m’avait-il glissé, avant de rajouter, « surtout, ne regarde pas la fin avant de commencer. Ne feuillette pas l’album ; prends-le, déguste-le tel quel ».
Aujourd’hui, à l’heure de laisser quelques mots, je reprends ce conseil à mon tour : lisez cette BD mais gardez-vous de spoiler la fin. En terme de dessin, rien à dire, comme souvent chez Paquet. Romain Hugault livre une copie de belle facture avec, c’était attendu, une mention spéciale pour les zincs qui sont de toute beauté. P47, BF109, Zéro, Yak, ces mécaniques sont superbement mises en valeur, les séquences de combat sont réalistes et les cases passent d’un piqué à une chandelle avec une certaine grâce. Classique, le dessin n’en occulte pas les rondeurs aguichantes de gentes demoiselles et les pilotes sont correctement dessinés à leur tour.
Mais, surtout, le talent de cette BD revient à Régis Hautière : le scénario est assez génial car il parvient à lier le destin de pilotes d’origines totalement différentes (française, soviétique, américaine, allemande, japonaise) dans un récit percutant et touchant.
Un vrai one shot, un véritable coup de cœur.