Gothique tendre
Une belle histoire de rédemption. Le récit est bien mené et on va de surprises en surprises. On n'est pas loin de Tim Burton ou même Hayao Miyazaki, avec toutes ces ombres, ces monstres, cette...
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le 19 nov. 2023
Si la BD franco-belge est souvent associée à un genre destiné principalement à la jeunesse, elle peut parfois nous surprendre en abordant des thèmes plus adultes comme c’est le cas ici. Dans « Le Dernier Quai », c’est la question de la mort qui est traitée, une thématique qui a tendance à rebuter dans notre monde actuel qui a érigé la « jeunesse éternelle » en valeur suprême. Mais ici, rien de glauque ni de pesant, on n’a pas affaire à un roman graphique. L’auteur a repris les codes franco-belges pour rester dans le format « aventure », caractérisé par un rythme bondissant et un trait caricatural. Un emballage divertissant pour un sujet plus austère.
Il n’empêche que l’histoire est porteuse de malaise. L’hôtel en question n’est rien de moins qu’une parabole du purgatoire, où les résidents viennent séjourner pour le salut de leur âme, juste avant l’ « ultime voyage ». Dans cette quête irréelle, c’est Emile le gérant de l’hôtel, sorte de majordome prévenant à l’extrême, qui va les guider pour les aider à affronter leurs regrets, faute de quoi ils risqueraient de passer l’éternité dans les limbes, symbolisées par la sombre forêt avoisinante peuplée de fantômes en souffrance. Pour donner vie à cet univers insolite, Nicolas Delestret confrontera Emile avec trois hôtes bien campés qui lui donneront pas mal de fil à retordre…
On ne sait pas trop si le livre s’adresse aux lecteurs plus âgés qui souhaitent aborder la question de façon régressive (ce terme tellement à la mode !) ou aux plus jeunes qui se posent beaucoup de questions sur l’au-delà… Quelques passages, heureusement restreints, ne sont pas exempts de bons sentiments, mais indiscutablement la proposition de Delestret a le mérite de l’originalité, avec quelques références bienvenues à l’univers de Miyazaki, notamment avec « Le Voyage de Chihiro ». Le style graphique vif et grandiloquent se déploie avec force au fil des pages, sur un tempo pour le moins étourdissant.
Si ladite parabole, un rien biblique, pourra décourager les plus athées d’entre nous, elle n’est pas envahissante et ne sert que de prétexte au récit, qui parfois tend à se disperser mais reste de bonne tenue. Sous la façade de l’aventure, cette fable palpitante dispense en filigrane un conseil salutaire sur le lâcher prise, nous invitant à dialoguer avec les démons abusifs de nos culpabilités.
Créée
le 15 août 2023
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