Le Poème du vent et des arbres, tome 2 par Sunread26

Chronique complète

Extrait :

Deuxième tome déjà pour cette série qui a de quoi me retourner le cerveau. C’est un peu étrange de dire ça, mais j’ai l’impression qu’on n’en fait plus des titres comme ça. Ou alors, ils passent à la trappe de mon côté (je lis assez peu de Shojo et Josei après tout, même si j’essaie de changer ça). Pour les dessins, c’est surtout les mouvements qui me font penser ça, maintenant, on a bien moins ce genre de planches. Pareillement pour l’intrigue plus posée, mais j’en ai déjà parlé il me semble.

Le premier tome, même s’il m’avait beaucoup plu, m’avais aussi laissé un peu perplexe concernant Gilbert. Un personnage clairement difficile à cerner et qui est souvent aussi énervant dans son comportement. Il donne l’impression de n’avoir que faire de la vie, alors qu’au final il souffre. Même s’il tente de le cacher, il s’est également un peu épris de Serge, même s’il reste également très jaloux. La relation possible entre Serge et son oncle le met un peu hors de lui, après tout, c’est la seule personne en qui il semble avoir confiance. Alors même que ce dernier doit lui faire des choses bien peu morales et très préjudiciables. La nouvelle préface du tome permet aussi de voir la série sous un autre angle. Le fait que des jeunes soient enclins au début de l’adolescence, à l’arrivée des hormones et des envies qui en découlent. Serge est d’ailleurs en proie à ses nouvelles choses qui lui arrive, sans pour autant que ce soit de l’amour. Pour les fêtes, il se rend chez un ami plutôt que de voir sa tante (il lui fait faux bond). Il y fera la rencontre de ses nombreuses sœurs, dont une qui le marquera sans doute plus particulièrement. Je ne dirais pas que ce sont les premières femmes qu’il a dû rencontrer en dehors de la sphère de sa famille. Puisqu’il est aristocrate et s’est déjà retrouvé dans des bals, il en a sans doute déjà croisé d’autres. Il est peut-être même déjà prédestiné à quelqu’un sans même le savoir, puisque sa tante tire les reines dans l’ombre. Le fait qu’il se rende chez un ami est d’ailleurs une preuve de rébellion à son égard, et ce n’est pas la première fois. Il a déjà bien compris qu’elle essayait de l’utiliser et compte sans doute bien s’affirmer sans son aide.

Jusqu’à présent, le personnage de Gilbert avait surtout de quoi choquer. Le premier tome révélait déjà qu’il avait subi une agression lors d’une visite dans une auberge, de la part d’un homme adulte. Ce tome, semble retourner à l’origine de la première d’entre elles, parce que oui, ce n’était pas la première et Gilbert cherchait peut-être déjà à attirer l’attention. Comme le soulève clairement Serge, il est incapable de dire ce qu’il pense s’il ne propose pas son corps en retour. Ce qui ne signifie qu’une chose, pour lui, il est normal de se vendre pour obtenir quelque chose. Entre incompréhension et manipulation Gilbert devient un personnage d’autant plus complexe, qu’il est difficile de savoir ce qu’il ressent réellement en se vendant ainsi. Un flashback sur son enfance est montré, fils illégitime de ses parents, il n’était pas aimé par eux. C’est un peu à cause de lui s’ils sont partis en Asie d’ailleurs et qu’il s’est retrouvé avec son oncle. Il a donc grandit sans amour maternel ou paternel, éduqué uniquement par son oncle qui avait déjà une manière de penser bien particulière. Celui-ci exècre les relations amoureuses entre un homme et une femme, sans doute parce qu’il est lui-même incapable d’aimer vraiment. Lui-même avait une relation assez malsaine avec son propre frère, le portrait représentant sa famille ne laisse pas vraiment de place aux doutes à ce sujet… Lui aussi a été victime d’inceste et je suppose qu’il a donc finit par faire de même à Gilbert, qui fini donc par considérer cela comme normal, comme de l’amour…

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