Vu que le nom de ce 7ème tome français de la Justice League c'est "Le Règne du Mal - 2ème partie", je pense qu'il est évident que je vais me concentrer sur les évolutions de la situation initiale et voir comment tout cela se développe et finit. De ce fait, il y aura du spoiler. Donc, si toi, mon ami lecteur, tu crains de découvrir des secrets innommables sur ce tome, je te conseille de faire marche arrière. Allez, ouste ! A partir de maintenant, il y aura du spoiler.

Alors qu'à la fin de Trinity War, la Ligue de Justice, la Ligue de Justice d'Amérique et la Ligue des Ténèbres ont été vaincues (et enfermées dans la matrice Firestorm), le Syndicat du Crime (version maléfique de la Ligue de Justice, qui provient de Terre-3) règne désormais sur le monde. Ils ont coupé tous les moyens de communication et ont commencé à s'en prendre aux armées, aux gouvernements, aux supers-héros restants. En sommes, c'est le mal qui règne.
Seul rescapés : Batman et Catwoman, qui amènent le corps, à peine vivant, de Cyborg à son père, au labos STARS afin de sauver la vie au jeune Victor Stone.
Dans le même temps, Luthor s'équipe d'une armure de combat et, refusant de se soumettre au Syndicat, mène une résistance qui comprend Bizarro, Black Adam, Captain Cold et Black Manta. Ceux-ci se retrouvent nez à nez avec Batman et Catwoman à la fin du précédent tome et doivent combattre de nouveaux ennemis.

Bon, on en était là à la fin du tome 1. L'équipe s'agrandit un peu dès ce tome 2 puisque Sinestro vient se joindre à la bande (juste après Wrath of the First Lantern) et que Deathstroke trahit le Syndicat au profit de Luthor. Et rien que là, on se retrouve avec une équipe qui tient difficilement debout mais où les règles ont changé. A ce titre, Forever Evil commence réellement maintenant. En effet, même si Batman veut imposer ses règles (et donc pas de mort), il ne peut plus, il n'a plus le droit. Catwoman l'avoue, c'est maintenant "eux", les ennemis d'hier, qui décident.
Et ceux-ci ont décidé que le Syndicat du Crime était un ennemi commun, l'ennemi ultime à supprimer. Finit donc le bla bla du tome 1, l'intro est terminée et on rentre dans le vif du sujet.

Pour commencer, faisons un point sur le dessin. Ivan Reis et Doug Mahnke se partagent les pages de Justice League pour notre plus grand bonheur tandis que David Finch nous impose son trait sur la série-mère Forever Evil. Et le moins que l'on puisse dire c'est que le traitement graphique et digne du traitement scénaristique : on a, ainsi, un Sinestro baclé, particulièrement moche et franchement brouillon. Or, dans l'histoire, il arrive gratuitement, reste sans trop de raison et a, finalement, une gestion du personnage horrible qui nous fait nous questionner sur le scénariste : est-ce Geoff Johns ? Ce génie qui a rendu si charismatique Sinestro via son run sur Green Lantern ?
A l'inverse, Catwoman est particulièrement mignonne mais à la limite du lisse au niveau de son visage. Or, elle apparaît tout le temps comme totalement amoureuse d'un Batman qui la repousse. Bien que cela soit mignon, elle y perd toute sa complexité et la relation semble être à sens unique, ayant perdu le jeu de chat et de sourie qui faisait le charme de ce duo.
Au niveau des personnages, on sera donc relativement déçu. Dick Grayson est un McGuffin : il sert à lancer l'histoire mais finalement sa fin est sans intérêt et une fois libéré il n'aide nullement les "héros".

L'intérêt est donc de se concentrer sur l'avancé de l'histoire. On est très loin du premier tome puisqu'il y a, ici, de l'action, de l'avancé.
Les morts se suivent et la violence est omni-présente. Johnny Quick et Atomica, au hasard, s'en donnent à coeur joie. C'est même un peu trop, pour ce duo, tant on voit leur sadisme et qu'on a le sentiment de redite. J'ai trouvé ça lourd, car, lors de la trahison d'Atomica à la fin de Trinity War, on avait le sentiment que, finalement, c'était avant tout, deux amoureux. Et là, on s'axe principalement sur la gratuité de la violence.
On développe principalement Power Ring, Deathstorm, Johnny Quick, Atomica et Grid. Du coup, résultat pour le moins étrange : la trinité maléfique semble baclée. On est assez déçu de ce fait, car le charisme d'Ultraman et d'Owlman chutent totalement là où Superwoman tire son épingle du jeu.

Comme je le disais, il y a de la violence, il y a des morts et c'est quelque chose de plaisant. On sent le côté "mauvais". Cela se remarque par la mise à mort de la Doom Patrol par le terrible couple maléfique. Le premier membre de Earth-3 a périr : l'Outsider est d'ailleurs une mort ravissante. Il est exécuté sommairement par un Black Manta qui montre ses talents d'assassin.
Oui, première mise à mort, car Power Ring, bien que fortement développé et devenant intéressant, est tué de manière totalement morne par Sinestro. Une énorme déception d'ailleurs tant on s'attendait à un moment d'anthologie. Et non, Sinestro souffre clairement de ce récit.
Globalement les morts sont les moments agréables du récit. Le combat Johnny Quick/Captain Cold est d'ailleurs un de mes moments préférés (alors qu'il ne dure que deux planches). Johns remet en avant le sentiment de respect entre Flash/Rogues et à quel point ceux-ci peuvent être dangereux quand ils ne respectent plus leurs adversaires. L'exécution de Quick par le prisonnier rappellera également la mort de Zoom par Barry Allen dans l'époque pré-Crisis.
Car oui, le prisonnier est libéré : Alexander Luthor dit "Mazahs", la version négative de Shazam. Il est l'ennemi juré du Syndicat du Crime et peut absorber les pouvoirs de ses ennemis morts. Cependant, celui qui dit vouloir être "le plus grand héro" est en réalité une sorte de criminel agressif qui ne pense qu'à supprimer les plus faibles. J'ai trouvé le personnage sympa en "boss final" et surprenant. Mais malheureusement je suis déçu qu'on ait pas travaillé sur la notion de "héro".

La série Justice League, pour sa part, développe le personnage de Cyborg, qui change d'armure. Bon, j'ai pas aimé car je préférais son côté méga-méchanique. Là on se rapproche d'une version plus "soft".
Cyborg va recruter les Metal Men pour l'aider à sauver le monde ... Et c'est chiant, mais chiant. Bon déjà c'est cliché, mais ensuite, qu'est ce que c'est mal raconté ! Comme si des IA pouvaient naitre d'elles mêmes, avec des émotions, etc ... sans aucune raison, sans que le créateur puisse le gérer.

A ce titre, on regrettera que la fin renvoie à Justice League of America et à Forever Evil : Argus. Deux autres séries que l'on a pas et dont les critiques semblent indiquer que l'on pouvait se passer. Cependant, ça donne un côté "trop rapide" pour la libération de la ligue et finalement, assez gratuite.

Globalement, certains personnages ressortent grandit de Forever Evil : Lex Luthor surtout, qui a véritablement évolué, grandit, et a gagné en complexité. On a vu une vraie évolution. Black Manta et Captain Cold ont aussi un très beau traitement.
D'autres sont sous exploités ou mal utilisés : Black Adam, Sinestro (même si leur duo a l'air sympathique), Catwoman, Deathstroke ...
On a de l'action dans ce tome et c'est finalement assez sympathique. On ne s'ennuie pas et tout avance bien. Malgré tout, l'aspect "mauvaise utilisation" est vraiment lourde. De plus, bien que combattant le Syndicat du Crime, les 3 principaux membres sont mis à la trappe, ce qui est regrettable.
J'ai donc beaucoup de regret pour ce tome mais qui est quand même parvenu à me divertir convenablement?

En somme, ce tome est annonciateur du nouveau statut de la Justice League mais aussi du prochain event de DC : Darkseid War.
mavhoc
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le 10 janv. 2015

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