Le christ était-il vraiment Jésus ? Et récriproquement

Convard, le maître d'oeuvre de la série, tient à le préciser très rapidement : il tenait une bonne idée, il a voulu l'exploiter, il n'est pas complotiste. Et il a eu raison.
Cette BD est tenue par une bonne idée, par quelques personnages intéressants, par un travail sur le dessin, et notamment sur l'architecture moyennageuse, très réussi. Reims avant le gothique, on n'imagine pas.


Martin Hertz, le frère maçon (au sens confrérie du terme, pas professionnel, hein ?), avec tous ses secrets, est particulièrement intéressant. Les embrouilles vaticanesques sont également assez sympa à suivre : on se dit que ça ne peut pas être comme ça, et quand on confronte avec d'autres oeuvres, on se dit qu'à force de convergence, il doit quand même y avoir de ça. La façon dont est menée l'histoire, de découverte en découverte, avec des incises parfois dans la Galilée de JC ou dans le Moyen-âge des croisades, est également bien menée. Franchement, on s'emmerde pas à lire cette BD.
Mais il faut rester concentré : les twists sont nombreux, certaines révélations sont parfois faites sur des planches très verbeuses. Ce n'est pas un défaut, mais il faut le savoir.


Pour moi, cette série présente quand même quelques vrais défauts à mon avis :



  • On s'attache à assez peu de personnages : le héros principal, Didier Moselle, n'a pas une psyché suffisamment fouillée pour qu'on aille plus loin que le fait que c'est lui qui mène l'aventure, et donc on va le suivre. Il n'est pas non plus particulièrement sympathique, mais ça peut être un choix pour éviter un trop grand manichéisme.
    Son accompagnatrice, Josiane, est le pire des personnages. On a mis ici une femme pour la mettre, mais elle ne dégage rien. Ce n'est pas une potiche, ce n'est pas non plus une héroïne, elle n'a pas de rôle transcendental. Je pense que Convard l'a placée ici pour faire le nombre, mais sans se poser trop de question sur quoi en faire. Une vague passade amoureuse, mais pas vraiment exploitée sur les conséquences qu'elle pourrait avoir.

  • Martin Hertz, qui est vraiment le personnage clé, celui qui en sait le plus, et en dit le moins possible, tout en voulant aider est au contraire plus intéressant, évidemment. Mais à un moment, quand on voit que le héros s'entête à avancer, il faut y aller.


D'où un simple 7. J'aurais aimé plus aimer les personnages.

John-Peltier
7
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le 19 févr. 2021

Critique lue 115 fois

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John Peltier

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