Argll!
Qu'il est difficile pour moi de parler de ce manga, sans avoir des étoiles dans les yeux et être écrasé par la mauvaise foi et l'aveuglement de ma nostalgie.
Comme beaucoup de trentenaires, je suis venu à ce manga par le biais de la série diffusée sur le Club Dorothée pendant ma jeunesse dorée.
Immédiatement fasciné par ce complexe melting-pot de mythologies, de religions, de nobles sentiments guerriers et beaux idéaux humanistes, par la puissance onirique et évocatrice de ses sublimes musiques, et enfin par ce chara-design tout en longueur, en finesse, et en beauté....et bien sûr des gus en armures, je suis tombé amoureux.
Alors, la percée du manga en France puis la publication de l'œuvre qui inspira cette extraordinaire série, me permis de découvrir à sa source le manga fondateur.
Bien qu'ayant été particulièrement surpris par la force du récit, le dynamisme de la mise en page, et le fourmillement d'idées de l'auteur, Masami Kurumada; j'ai surtout prit un gros coup de boule disco dans les yeux quant au chara-design de mauvais gout et la faiblesse du dessin....par rapport au standard auquel la série m'avait habitué.
Et c'est là pour moi la grosse faiblesse du manga, et malheureusement une qui en empêcha plus d'un d'apprécier cette histoire (plus précise et fouillé que l'anime, qui faisait souvent trainer en longueur certains passages). Et pourtant ce dernier est crucial et complémentaire à la compréhension de l'Hypermythe (le mélange des mythologies façonné par l'auteur), dont certains détails furent parfois mal traduits en VF, ou tout simplement non adaptés dans l'anime.
Mais Saint-Seiya reste quand même l'un des shonen les plus marquant de sa génération bien que n'étant pas le plus original, possédant un héros à la limite de l'insupportable, l'univers que Kurumada avait crée allait m'accompagner, encore aujourd'hui, pour figurer comme l'un des mondes imaginaires me transportant le plus et me faisant le plus rêver.