Finalement, c'est pas si mal

J'en suis au tome 3, il faut donc croire que, malgré mon manque d’enthousiasme des débuts, je commence à accrocher. Je dois bien avouer qu'ici, les choses bougent : face à Serge, qui s'est installé et a quelque peu chamboulé la vie du village sans trop se poser des questions, les hommes qui rentrent de la forêt se retranchent dans leurs préjugés. Marie se décide enfin à déclarer sa flamme à Serge, ce qui n'ira pas sans problèmes. Les conflits en latence éclatent, les émotions retenues débordent. On a donc là un tome au scénario un peu plus riche.

Comme Tripp et Loisel ont de la tendresse pour tous leurs personnages, les ressentiments qu'ont fait naître la présence de Serge ne tourne pas au drame et se résout après une courte guerre menée entre hommes et femmes. On peut même penser que les auteurs font preuve d'un peu de naïveté dans l'épisode qui oppose Gaëtan, qui arbore fièrement des chaussures rouges de femme, face à la majorité des hommes du village ; je doute qu'à l'époque, et encore maintenant, malheureusement, la plupart des gens (hommes et femmes confondus) se montrent aussi larges d'esprit que le père de Gaëtan et aussi accommodants, au final, que le reste des personnages. Mais il faut bien se dire que Magasin général, c'est avant tout l'histoire de braves gens. Par moments, ça fait pas de mal.