1+1 = 362 pages

Un titre accrocheur, dont j'ai longtemps cru qu'il cachait une sorte de manifeste pour la rationalisation de la BD...
Alors qu'il s'agit en définitive d'une bédéïsation de la rationnalité.
Logicomix, c'est le projet d'une poignée d'universitaires et de dessinateurs grecs, qui souhaitait relater le parcours de la logique depuis les philosophes antiques jusqu'aux lignes de code des ordinateurs.
Ils y sont d'ailleurs brillament parvenus, offrant avec ce livre une BD honorable, graphiquement proche des univers d'Alex Robinson ou Nicolas Wild, et dont l'aspect didactique n'empêche pas d'apprécier l'histoire.
On ne peut s'empêcher de penser au "Théorème du Perroquet", dont l'intrigue un peu mince n'avait pas suffit à me plonger dans le cours de maths dispensé par l'auteur. Sous forme de BD néanmoins, on sent que l'envie de partager une passion (en cela similaire à celle de Denis Guedj) donne naissance à un vrai objet narratif, par la grâce du dessin.
Partant de là, j'ai subi à mon tour la fascination des auteurs pour la logique, " l'exercice le plus intense qu'on puisse imposer à un cerveau humain". Outil indispensable à (toute?) civilisation, et cependant porte ouverte aux retranchements mentaux les plus extrêmes. Pont entre les maths et la philo, langage de machine, assainissement de la pensée.
Ne serait-ce que pour avoir lu un roman graphique grec, on peut s'immiscer dans "Logicomix". Mais il y a pléthore d'autres raisons !