Retrouvé nu un soir dans la forêt, Loup n’a aucun souvenir de son passé. Entrant un jour par hasard dans un théâtre où des auditions sont en cours, il se retrouve sur scène, une guitare à la main. Ne sachant comment utiliser l’instrument, il se laisse guider par son inconscient et joue une mélodie sublime. Embauché dans le groupe de Miss Ti, dont il devient l’amant, Loup semble enfin avoir trouvé sa place, même s’il ne sait toujours pas qui il est ni d’où il vient.
Quel plaisir de retrouver le trait de Renaud Dillies et son talent pour mettre en scène des univers anthropomorphiques où la musique joue un rôle central. Le découpage est simple (en général un gaufrier de six cases) mais l’audace graphique est ailleurs, dans la retranscription des sons que Loup tire de sa guitare, allant du jazz manouche à un psychédélisme très années 70. évidemment l’histoire d’amour va tourner au vinaigre, ramenant notre Loup à une forme de solitude et de mélancolie qui ne l’aura finalement jamais quitté malgré le succès et la reconnaissance critique. Après, j’avoue que je n’ai rien compris à la conclusion de l’album, bien trop abrupte et “impénétrable” pour moi mais peu importe, Dillies reste Dillies et son oeuvre mérite toujours d’être défendue par ses lecteurs les plus fidèles.