Dans l'exercice toujours difficile des références, ce "Big Foot" est un peu le croisement de Tarantino, des Frères Cohen, et de Joan Sfar. Dumontheuil a abandonné les mise en couleur "aquarellées" de Qui a tué l'idiot ? pour un style en aplats, qui colle mieux à l'univers du Western "cliché". Ocre, gris, on est bien dans les rocheuses, dans un style épuré colporté par le cinéma. D'ailleurs, John Wayne "participe" à cette BD.
Ned et Zeb, deux chasseurs de prime, l'un blanc et l'autre noir, vont rencontrer la mystérieuse (et séduisante) Magic Child, et partir sur la piste du légendaire Big Foot.
Le récit oscille entre l'aventure, le burlesque et le fantastique, rythmé par des "chapitres" très courts, d'environ 8 pages. On passe un très agréable moment avec une galerie de personnages attachants. Les clichés sont souvent sublimés au service de l'humour, tout en restant sobre dans la parodie. Le sentiment global tient plutôt de l'hommage, prouvant une fois de plus à quel point le cinéma et la BD sont des cousins qui s'aiment et se complètent.
Ma critique vaut pour les trois tomes, très homogènes et manifestement pensés dès le lancement du projet.