J'avais vraiment envie d'aimer ce Mass Effect : Redemption, principalement parce qu'il s'agissait là de la narration de ce qui me semble, en tant que T'Soniste passionné, l'un des grands moments de bravoure de la saga Mass Effect : le sauvetage du corps de Shepard par Liara après la destruction du Normandy par le vaisseau récolteur. Abordé par la néo-courtière en informations sur Illium à travers un dialogue caché dans Mass Effect 2, ce sauvetage et le deal faustien qui en découle (confier le corps du commandant à l'ennemi Cerberus) sont pour moi un moment capital pour comprendre le personnage de Liara et son évolution à travers la saga : son histoire est celle de la perte de l'innocence mais aussi d'une dévotion totale (mais jamais paternaliste) envers Shepard, qui la fascine. C'est ce qui rend à mon avis cette Asari si touchante et qui fait que sa romance me semble la plus satisfaisante : éblouis l'un par l'autre, ils sont prêts à tout pour se sauver mutuellement. La récupération du corps de Shepard des mains du Courtier de l'Ombre est un des points culminants de l'affection que Liara voue à son commandant, et en cela j'attendais avec impatience ce que le résultat donnerait sur papier.

Malheureusement j'en ressors assez déçu. Tout d'abord par la traduction en VF complètement ratée, avec quelques oublis de traductions (Hanar au lieu de Hanari et Salarien au lieu de Galarien) qui commet un impair quasiment impardonnable pour la continuité de l'univers Mass Effect : le tutoiement.
Les personnages ne se tutoient quasiment jamais dans le jeu. Et d'ailleurs la plupart des personnages que Liara recroisera dans le jeu, celle-ci les vouvoiera, y compris Miranda. Difficile donc de se faire à ce registre de langage dans l'ensemble beaucoup plus (et trop) familier, qui dénote un peu par rapport au reste de la production de l'univers étendu de Mass Effect.
Le graphisme est dans l'ensemble assez soigné, les races sont plutôt fidèlement retranscrites et les têtes connues vite identifiables, même si je trouve un peu à redire sur le chara design de Liara (parfois trop enfantin, parfois trop mature), contrairement à celui d'Aria par exemple, très réussi.
Mais le gros problème réside dans la narration beaucoup trop dense pour qu'on ait vraiment envie de s'attarder sur ce qui se passe, en plus d'une tendance à mettre un peu trop de passages "PAN PAN BOUM BOUM". La caractérisation des personnages est aussi parfois un peu trop grossière, Liara apparaissant un peu trop cruche et naïve, et Miranda trop monolithique.
Et dans l'ensemble donc, le livre se parcourt trop vite, et manque de ces grands moments d'introspection qui font la force de la trilogie vidéoludique de Shepard.

Si vous êtes fan hardcore de l'univers Mass Effect, lisez ce Mass Effect Redemption, qui reste assez efficace dans l'ensemble et permet de faire le lien entre l'ouverture de Mass Effect 2 et les événements d'Illium. Mais attendez-vous à vous trouver devant un objet qui se contente malheureusement du strict minimum. Si vous voulez un peu plus, tournez-vous plutôt vers les romans de Karpyshyn, dont les intrigues sont beaucoup plus périphériques mais aussi plus fidèles à la tonalité des jeux.
Sharpshooter
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le 5 janv. 2014

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Julien Lada

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