Bendis revient à des choses plus simples après le gloubiboulga indigeste de la Saga du Clone. Cette fois, on retrouve une menace plus terre à terre en la personne du Caïd. Jusque là, chaque apparition du colosse mafieux était plutôt une réussite et c'est à nouveau le cas. Ce qui fonctionne avec Le Caïd, c'est qu'à chaque fois, il a un impact sur la vie personnelle de Peter Parker, il est une menace fourbe et machiavélique, plus dangereuse par ses coups fourrés et ses machinations que par sa force.


On retrouve aussi des héros entrevus jusque là : Moon Knight, Shang-Chi, Iron Fist et Daredevil. Bon, la dernière fois qu'on les a vu, c'était un beau bordel trop long pour son propre bien, mais il fait croire que parfois, ce bon vieux Brian apprend de ses erreurs. Ici, plutôt que de tenter d'offrir son moment de gloire à chaque personnage, il réussit à créer une dynamique de groupe qui fonctionne plutôt bien. Bendis a même une idée de génie : introduire Ronin (personnage alors très récent dans l'univers classique) et en faire une nouvelle personnalité de Moon Knight, ce qui rend le personnage bien plus intéressant que sur la Terre-616. Même la gestion de Moon Knight avec des personnalités multiples fonctionne parfaitement.


Bon, au départ, on restera un peu sur la réserve concernant le retour de Kitty Pride et son arrivée au même lycée de Peter Parker, encore plus quand MJ fait des crises de jalousie mais rapidement, Bendis a l'intelligence de lier le personnage à d'autres problématiques et de ne pas s'engager sur la voie d'un énième triangle amoureux.

Si la conclusion est un peu rapide, cet arc à l'intelligence de ne pas trainer en longueur.


C'est aussi le temps des explications entre Peter et sa tante au sujet de son identité secrète et si, comme souvent, Bendis se montre verbeux, la relation tante/neveu s'avère un peu mieux écrite qu'auparavant, plus juste et plus touchante (et dieu merci, Tante May ne réagit plus comme une vieille bigote).


Puis c'est le retour de Norman Osborn dans un arc pas dégueu non plus. On aurait pu craindre que ce soit un énième affrontement bourrin et stérile mais là encore, Bendis a l'intelligence d'amener tout ça sur un autre terrain. Norman s'évade (on appréciera à nouveau le niveau de sécurité de la prison du SHIELD) mais au lieu d'aller directement se fighter avec Spider-Man, il est beaucoup plus malin et lance une offensive médiatique. C'est finalement dommage que cette idée n'est pas été plus creusée et qu'ensuite, on retombe dans des choses plus classiques avec un affrontement père/fils et l'éternelle propension de Bendis à tuer des personnages pour marquer le coup.

On pourrait considérer la reddition de Norman Osborn un peu rapide et facile mais dans le fond, il vaut mieux ça qu'une conclusion classique. Malgre tout, la mort de Harry Osborn parvient à être émouvant et Bendis lui rend un dernier hommage à travers la voix de Peter Parker.


Cet arc permet aussi de mettre Fury de côté (il est occupé dans Ultimate Power donc dans une autre dimension) et de mettre sur le devant de la scène Carol Danvers et à ma grande surprise, le personnage fonctionne mieux que dans l'univers Marvel classique où elle peine à convaincre en Captain Marvel. Même la collaboration avec Kitty est assez plaisante (et le nouveau costume est très sympa).


C'est aussi le début de la prestation de Stuart Immonen au dessin, qui remplace le vétéran Mark Bagley. Le style de ce nouveau dessinateur n'a pas à rougir de la comparaison, il est probablement un peu plus dynamique que celui de son prédécesseur et je lui trouve un goût de Kubert. On regrettera Bagley mais Immonen devrait aider à ce qu'on s'en remette facilement.

Bon, tout est pardonné alors?




DocteurBenway
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le 13 nov. 2023

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