Quelle fut ma surprise en voyant dans le planning de Panini arriver le titre de Mystique de 2003 en Deluxe. J’avais adoré ce titre lors de sa publication dans le kiosque Maximum X-Men. Le titre y était en alternance avec New Mutants, dans un premier temps, puis avec la tentative de mini-série sur Malicia. Presque vingt ans plus tard, j’avais vraiment hâte de redécouvrir ses épisodes, qui m’avaient laissé bonne impression et un petit goût d’espionnage à la James Bond.


Au cours de sa longue existence, la mutante métamorphe Mystique a souvent choisi de se ranger du côté des vilains en combattant contre les X-Men et les gouvernements du monde entier. Mais lorsque s’estompe la frontière entre le bien et le mal, Raven décide de partir en mission pour celui qui était autrefois son ennemi : le professeur Charles Xavier.
Publiée pour la première fois dans un même album, découvrez la saga qui a dévoilé au public le talent de Brian K. Vaughan (Y : le Dernier Homme, Saga, Runaways). Une bouleversante histoire d’espionnage illustrée par Michael Ryan, Jorge Lucas et Manuel Garcia.
(Contient les épisodes Mystique (2003) #1 à 13)


Je vais commencer par les dessins. Comme nous avons trois missions, nous avons le droit à trois artistes et à trois ambiances graphiques bien différentes. Mais cependant cohérentes entre elles et avec l’univers de la série.


Nous avons d’abord Jorge Lucas, un artiste qui mise beaucoup, pour ne pas dire sur son travail des visages, principalement en gros plan, avec beaucoup de détails sur les différentes émotions. Un jeu certain, également sur le côté sexy de la série. Mystique, tout de cuir vêtue, se retrouve régulièrement dans des positions assez suggestives.


La seconde intrigue est l’œuvre de Michael Ryan. On garde le côté sexy, les scènes d’action sont explosives, mais le travail sur les ombres est assez déconcertants, surtout au niveau des visages. Bizarre de passer des visages de Jorge Lucas à ceux de Ryan.


On termine avec Manuel Garcia. L’artiste ne signe ici que deux épisodes, mais c’est lui qui restera jusqu’à la fin de la série. Plus sombre, toujours aussi sexy, voir un peu plus, Mystique voit une partie de son anatomie gagner en volume, toujours aussi riche sur l’action, avec des scènes vraiment sympa. Que ce soit sur la nervosité de l’action ou su l’intensité de certaines émotions.


Trois artistes qui se retrouvent dans le même registre, surtout qui parviennent à comprendre l’essence du titre et respectent le travail de de Brian K. Vaughan.
Petit mot sur les couvertures, signées Joseph Michael Linsner et Mike Mayhew et qui sont, tout simplement, ahurissantes !


Nous sommes en 2003, Brian K. Vaughan arrive dans l’univers mutant alors que Charles Xavier vient de révéler au monde entier que ses étudiants, et lui-même, étaient des mutants. Véritable choc pour le monde de l’univers Marvel. Avec une telle visibilité publique maintenant, et avec tous les yeux qui sont tournées vers lui, Xavier ne peut plus agir de la même façon. Il ne peut plus envoyer ses X-Men pour résoudre n’importe quel problème.


Pour certaines missions « sensibles », il a besoin « d’agents secrets », comme la mutante Prudence. Malheureusement, dès les premières pages de ce volume, nous assistons à la mort de Prudence, froidement assassinée. Charles Xavier se doit de vite la remplacer ! A la surprise générale, le télépathe décide d’engager Mystique ! Choix surprenant, pour ne pas dire incompréhensible. Mystique est une métamorphe, avantage certain, mais son esprit est aussi changeant que peut l’être son physique.


Le fait que Raven accepte est tout aussi surprenant. Mais cette dernière à besoin de Xavier. Mais peuvent-ils se faire confiance ? Rien n’est moins sûr ! Toujours est-il qu’ils ont besoin l’un de l’autre pour le moment. Et les choses pressent, Cuba vient d’acquérir des Sentinelles pour mettre fin à une rébellion mutante. Une mission détonante pour lancer Mystique dans le bain.


Comme je le dis dans la partie graphique, ce tome se divise en trois missions. Aidée de Forge, avec qui les relations sont très compliquées, faisant office d’agent Q et de Shortpack, un mutant liliputien qui sert d’agent de liaison, pas vraiment clair, clair…


Direction Cuba donc pour commencer, pour aider des mutants sur le point de se faire écraser par des Sentinelles récupérées par le gouvernement cubain. Puis, on part pour l’Afrique du Sud, pour tenter de mettre la main sur un virus particulièrement dangereux et mortel. Un virus qui ferait passer Ebola pour une grippe saisonnière. Retour aux États-Unis, à Brooklyn pour finir, où un jeune mutant à été kidnappé par son père.


Des missions variées, très différentes mais avec un point commun, Mystique fait ce qu’elle veut. Véritable électron libre, elle se moque royalement de ce que peuvent lui dire Forge, Shortpack ou bien Xavier. Même s’il semble évident, qu’elle peut compter sur les deux premiers. Xavier se cantonnant à donner les missions de façon froide et impersonnelle.


Ces trois premières missions installent bien la série, le ton de la série, l’ambiance, les personnages, et le rôle d’agent double de Mystique, qui très rapidement Mystique est contactée par des personnages inconnus, lui demandant de travailler pour eux au dépend de Xavier.


Tout, absolument tout dans cette série me fait penser à Alias, la série centrée sur la jeune Sidney Bristow (Jennifer Garner). Une jeune femme très sexy, très indépendante, très forte qui se retrouve au cœur d’incroyables complots inter-agences. Une pure série d’espionnage, où la frontière entre les gentils et les méchants est quasiment inexistante, et où l’héroïne change de personnalité à chaque épisode. Mystique est clairement le personnage parfait pour l’intrigue de Brian K. Vaughan.


Bref, une lecture toujours aussi bonne et plaisante presque vingt ans plus tard. Mystique est un personnage ambigu et tellement passionnant. Se capacités de métamorphes permettant une infinies d’intrigues. Tout ce que j’espère maintenant c’est que Panini nous proposera très vite la suite et fin de la série dans un second tome.

Romain_Bouvet
8
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le 3 avr. 2022

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