New Avengers (2010), tome 2 par Kab
On commence par un one-shot ou je dois dire que j'ai changé d'avis. Car J’ai presque toujours dit du mal de Bendis sur la franchise Avengers sauf à quelques rares exceptions et cet épisode fait partie de ceux que j’ai aimé. On voit enfin des interactions dans le groupe, les dialogues de Bendis m’ont pour une fois fait rire et ont été pertinents comme celui entre Spidey et Victoria Hand (même s’il finit un peu en eau de boudin) ou entre Luke et Jessica à propos de l’argent. Certains personnages comme Wolverine sont cependant toujours mal utilisés, représenté ici comme un glouton qui bouffe tout, certes c’est un peu son nom, mais tout de même. Le recrutement de la nounou est bien sympa, il est traité de manière typiquement bendisienne (double planche avec de nombreux persos divers et variés qui ont une ligne de texte ou deux), mais moi j’apprécie. Le choix est très surprenant et promet de bien jolies choses.
Au dessin Stuart Immonen est en forme et comme depuis son arrivée sur le titre, il est excellent. Les personnages sont expressifs, c’est détaillé, ça bouge bien, les compositions de planches sont agréables. Bref, c’est un régal visuel comme toujours avec l’artiste.
Un one-shot assez rapide à lire mais de bonne qualité et c’est assez exceptionnel pour être souligné. C’est aussi un bon point de départ pour ceux qui auraient raté les débuts du volume deux de la série.
On enchaine ensuite avec un second one-shot. Si le précédent numéro était divertissant, celui-ci est d’un ennui mortel. Un épisode pour que Jessica décide si elle reprendra le costume ou pas. Voilà bien quelque chose qui aurait pu être traité en filigrane et sur une durée plus longue en exploitant les peurs et les envies du personnage mais non Bendis à préféré se la jouer je décide en 24h chrono alors oui, elle y pensait avant mais ce n’était pas traité du tout, à peine une remarque ou deux par-ci, par-là.
On a donc un épisode très verbeux comme sait le faire BMB avec un peu d’action histoire que l’on ne s’endorme pas. Comme souvent avec le scénariste (surtout dans la première série), l’équipe est en arrière-plan voire inexistante et se retrouve autour d’une table à croire que Brian ne mange pas assez ou qu’il a un complexe avec la nourriture.
Au dessin, Daniel Acuna remplace l’excellent Stuart Immonen. Il faut dire que sans une bonne partie graphique, la série perd de son intérêt et là, c’est le cas. J’accroche très peu au style du dessinateur et même s’il s’est amélioré, je trouve que ses personnages sont figés et qu’ils ne dégagent rien sans compter un découpage dicté par Bendis, donc très standard pour notre époque et sans aucune surprise depuis le temps. La partie graphique sera après assurée par Mike Deodato (qui a laissé tomber le Jr après son nom), le compère de BMB sur Dark Avengers, ce qui ne ma ravit pas plus que ça, vu que j’apprécie peu son style bien trop encré maintenant.
Pour finir un petit arc et malheureusement c'est sûrement le pire arc de Bendis sur les New Avengers. Et pourtant souvent je pense que c’est le pire et bien là, je crois qu’on a touché le fond. Cinq épisodes pour faire d’Oiseau Moqueur un personnage avec des pouvoirs. Le massacre des personnages que Bendis adore (ce n’est pas ironique, il le dit lui-même en interview) continue. Après avoir tué Barton dès son arrivée, l’avoir fait revenir pour ne rien en faire et ne pas bien l’écrire, il fait de même avec son ex-femme. Réapparue depuis Secret Invasion, le personnage n’a guère été mis en valeur et là, elle se retrouve avec des pouvoirs. Quel est l’intérêt ? Ce personnage a vécu de bien nombreuses années sans et c’est ce qui faisait partie de son originalité et son charme, c’est justement de ne pas avoir de super-sens, super-force, ou autres trucs du genre. Elle était humaine. Si encore, ce n’était que le seul reproche que j’aurais à faire, ça irai, mais j’en ai bien d’autres.
Tout d’abord la construction avec des flashbacks en soit. Pourquoi, ça a déjà fait ses preuves et bien fait, c’est très bon sauf que là on a une histoire qui n’a rien à voir et qui ne fait que polluer la lecture de l’intrigue principale même si le recoupement se fait à la fin. Le scénariste aurait très bien pu se passer de ça pour son finish. Concernant l’histoire dans le passé, quelle idée et utilité de créer des Vengeurs en 1959 ? Aucune. Certes avec le temps qui passe, il faut créer des équipes pour combler entre la fin de la seconde guerre et le début des FF (qui n’ont plus commencé officiellement en 1963 mais dans la fin des années 80 au maximum), mais pourquoi leur donner des noms de groupes qui existent déjà ? La créativité est-elle si pauvre, les lecteurs si idiots que l’on ne peut créer un simple nouveau nom d’équipe ? Visiblement, c’est trop demander.
Sur l’histoire dans le présent, Bendis enchaîne les niaiseries. Le groupe se fait avoir comme des bleus. On se demande bien pourquoi en plein combat Iron Fist, Luke Cage et Jessica Jones transportent trois camions loin de tout alors qu’eux même ne savent pas ce qu’il y a dedans.
Pourquoi Strange ne se téléporte t’il pas dans un hôpital pour aller chercher une équipe d’urgentistes au lieu d’appeler bêtement une ambulance ? De plus, en la téléportant, il éviterait à Bobbi d’être déplacée, ce qui ne doit pas être fait dans son état... A force de vouloir faire trop dans le réaliste, Bendis s’enlise dans des situations qui deviennent ridicules. Il devrait prendre conscience qu’il gère des héros vétérans et que même s’ils peuvent se prendre une branlée, certaines choses ne sont pas à faire (comme Miss Marvel qui se fait battre par Supéria mais dans le match-retour, la pulvérise avec un coup de poing standard). En plus, cela décridibilise son équipe.
Au dessin ,nous retrouvons Mike Deodato Jr avec son style hyper sombre avec de nombreux traits fins. Je n’apprécie toujours pas, je préférais avant pour le coup mais il reste plus agréable qu’Howard Chaykin qui s’occupe de la période dans le passé où là, c’est simplement moche avec de nombreuses erreurs comme celle avec la jeune femme en dessous coquins pour Dominic Fortune qui voit son bustier recouvrir de plus ne plus de peau à chaque case ou encore Namora perdre ses ailettes certaines fois par caprices... Les visages sont grossiers et l’ensemble fait très figé sans compter les couleurs du plus mauvais effet.
Un arc très dispensable, comme souvent avec Bendis sur la franchise où les stand-alone et les numéros axés sur un héros sont de bien meilleur acabit.