Drama queen

Je fais ici une critique rapide sur la page du volume 1 mais elle reste valable pour l'ensemble de la série en ce qui me concerne.
Bon déjà on part mal, je ne suis pas une adepte à la base des univers médiévaux fantasmés (royaumes imaginaires etc) ou fantastiques (magies, monstres, elfes, etc). Mais je suis ouverte, si le monde est assez fin et recherché, si les dialogues sont travaillé, j'aimerais.
Mais bon, là mon bilan est très mitigé sur cette saga. Pour commencer sur le plus facile, parlons des graphismes: le dessin est très beau et assez fin, j'apprécie le rendu des atmosphères particulières telle qu'une ambiance brumeuse, un château sombre et froid pour ne citer que ces exemples. Les personnages sont beau bien que rentrant parfaitement dans les modèles stéréotypés du médiéval fantastique à l'européenne, mais on peut apprécier le trait qui reste délicat et sûr à la fois. Mon seul vrai reproche au niveau style serait, et c'est un écueil malheureusement très fréquent chez beaucoup de dessinateurs, que tous les personnages féminins se ressembles... (excepté la bossue, volontairement enlaidie même si paradoxalement elle garde un corps de déesse pulpeuse et sensuelle durant les scènes de sexe malgré sa bosse alors qu'elle apparaît maigrichonne et gauche le reste du temps... étrange. -_-)
Pour ce qui est du scénario, le style est assez spécial. Pour tout dire, je trouve l'histoire, si ce n'est basique, assez attendue et sans surprise pour ce type d'univers (dans un registre tragique, histoire de successions de vengeances diverses, de destins et d'incestes). On peut aimer si c'est bien raconté, bien dialogué. Or c'est là que le bas blesse pour ma part. Tout un tas d’événements très importants et plus ou moins tragiques peuvent se dérouler en une seule page avec juste trois répliques échangées de la part des personnages. C'est beaucoup trop rapide. L'auteurs ne prends pas le temps d'installer ses intrigues, de faire monter la pression, de travailler une mise en scène. Ce qui fait que lorsque les événements arrivent, ils s’enchaînent sans qu'on aie eu le temps d'en prendre la mesure ou de réellement se sentir impliqué, ils s'en trouvent affaiblis dans leurs conséquences. Je pense personnellement que chaque tome aurait pu être divisé et étalés sur deux ou trois volumes au lieu d'un. De même à cause de cela, on ne s'attache pas aux personnages qui ont pourtant l'air de pouvoir se permettre une psychologie complexe. On ne ressent ni compassion, ni amour, ni pitié, ni même de haine ou de colère envers eux. Cette scénarisation les rends froids et plats. Malheureusement pour ma part, cette impression se trouve grandement renforcée du fait de l'écriture des dialogues en eux-mêmes qui sonnent comme des répliques de théâtre antique, grandiloquentes et exagérées. Jamais en demie-mesures, jamais nuancée ou fines, Toujours très entières et catégoriques. Bref, tous les personnages (je dis bien tous, du pauvre gueux aux nobles et rois) basculent dans la dramaturgie shakespearienne la plus ridicule et fatiguante puisqu'elle dure du début à la fin de l'album sans pause aucune... De véritables drama queens qui nous empêchent à force de les prendre au sérieux et de réellement se plonger dans leur histoire.

Voici pour ma critique "rapide". ^^"
Il paraît que cette scénarisation est typique de cet auteur, qu'il faut savoir l'appréhender. Personnellement je ne rentre pas du tout dans ce fonctionnement. Cela manque cruellement de profondeur et de finesse pour moi.