En me lançant dans les comics au tout début des années 90, je ne me focalisais que sur les mutants, je ne lisais que les X-Men dans mon Spécial Strange. Quelques autres titres de temps en temps, mais loin de la même assiduité. J’étais impatient de parvenir à réunir assez de francs pour me procurer un nouveau numéro. Au début des années 2000, plus grande indépendance financière, et je découvre l’univers Ultimate, qui me pousse à m’intéresser plus sérieusement aux autres familles et à me passionner pour tout l’univers Marvel, ne ratant aucune parution mensuelle. Puis en 2005 je plonge dans l’univers Avengers avec leur séparation sous la plume de Bendis. Depuis c’est une grande histoire d’amour, et cela fait vingt ans que j’attendais une réédition digne de ce nom.


Les Avengers sont victimes d’une terrible attaque au cours de laquelle meurent plusieurs membres du groupe, ce qui cause sa dissolution. Pourtant, leur sens de la justice n’a pas disparu : Iron Man et Captain America forment ainsi une nouvelle équipe. Mais les tensions internes, les trahisons et les conséquences d’événements qui secouent tout l’univers Marvel vont mettre à mal cette formation. Pour que l’union fasse la force, encore faut-il que l’union existe…

Découvrez les débuts d’une saga magistrale orchestrée par le talentueux Brian M. Bendis (Secret War), qui est entouré des artistes les plus solides de l’industrie des comics.

(Contient les épisodes Avengers (1963) #500 à 503, Avengers : Finale (2005) #1, New Avengers (2005) #1 à 31, New Avengers annual (2006) #1, New Avengers : Illuminati (2006) #1, Civil War : The Confession (2007) #1, Civil War : The Initiative (2007) #1, Giant-Size Spider-Woman (2005) #1, New Avengers Custom : Army & Air Force (2005) #1)


Un Valet de Coeur zombie, des Ultron en pagaille, une Miss Hulk hors de contrôle, un Tony Stark qui fait une rechute dans l’alcool, les Avengers vivent une première journée catastrophique sous la houlette de Brian M. Bendis. Un chaos sans pareil, de nombreux morts dans l’équipe, et tout cela abouti à la dissolution de l’équipe !


Bendis, accompagné de David Finch (dessinateur dont je n’apprécie pas du tout les traits, trop de muscles, trop de gros seins mais qui est épatant dans son travail sur sa retranscription du chaos et de la violence qui s’abat sur nos personnages) plonge les Avengers en plein doute, les frappe en plein cœur et surprend tout le monde, tous les lecteurs en clôturant une série vieille de plus de quarante ans.


Une gigantesque évasion du Raft, plus d’une quarantaine de super-criminels s’échappent. Sur place Captain America, Spider-Man, Luke Cage, Daredevil, Spider-Woman et Iron Man parviennent à éviter le pire. Ce rassemblement inattendu de héros au bon moment, au bon endroit, pousse Steve et Tony à lancer une nouvelle équipe, avec de nouvelles méthodes (Wolverine rejoint très vite le groupe).


Quel plaisir de voir des personnages que j’adore tant comme Wolverine et Spidey rejoindre l’équipe. Cela aurait du être fait bien plus tôt ! Une équipe de poids lourds, promise à de grandes aventures. Tout commence avec la traque des fugitifs du Raft, et on comprend vite que la puissance ne fait pas tout dans une équipe. Il faut de la cohésion, et cette nouvelle version des Avengers, ces New Avengers ont bien du mal à fonctionner en équipe.


Luke Cage a beaucoup de conviction que peuvent le mettre à mal, Spidey a l’habitude d’agir en solo, Spider-Woman cache un énorme secret, Iron Man et Captain ne s’entendent sur rien, Sentry (oui parce qu’il y a Sentry) est bien trop puissant pour toujours être là et Wolverine… fait du Wolverine. Aussitôt lancée et cette équipe est déjà au bord de l’implosion. On sent, on comprend très rapidement que cette première monture proposée par Bendis ne sera pas la version définitive et qu’elle sera même sujette à de nombreuses évolutions.


Il faut dire que ces New Avengers traversent un nombre d’évènements d’envergure en très peu de temps, et ce dès leurs débuts. L’évasion du Raft, les tensions avec le S.H.I.E.L.D., le statut d’agent double, voir triple de Spider-Woman, les retombées d’House of M, ou surtout Civil War qui va littéralement faire imploser le groupe à l’image de l’implosion de tout l’univers Marvel.


Il faut le reconnaître, cet énorme pavé ne souffre d’aucun temps mort. Que ce soit le plaisir de voir cette équipe se monter, de découvrir la création des Illuminati, l’apparition de Sentry, les déboires de Spider-Woman, la mise en avant de Luke Cage (clairement les deux personnages qui profitent le plus de cette nouvelle mise en lumière) ou surtout, surtout le groupe se fissurer petit-à-petit jusqu’à ce que Tony explose tout avec son accord de signer la loi de recensement et de traquer ses partenaires, ses amis. Et que dire du final avec Elektra qui annonce Secret Invasion !


Relire ces épisodes c’est un plaisir sans commune mesure. Une vraie nostalgie s’empare de moi et je n’ai qu’une envie en relisant ces épisodes, c’est d’enchaîner avec ces gros event, House of M (Omnibus en approche dans quelques jours, à la date que j’écris), Civil War et Secret Invasion. Des events que j’avais adoré durant mon adolescence.


Mais cette relecture rapide, j’ai du dévoré cet omnibus en à peine deux jours, m’a surtout rappelé à quel point j’adorais Bendis à l’époque. Quel génie pour nous proposer des histoires palpitantes, des intrigues prenantes, pour tisser des liens entre ses personnages et surtout, surtout, pour nous offrir des dialogues tellement justes, tellement savoureux, tellement piquants.


Graphiquement, une galerie d’artistes incroyables accompagnent Bendis tout au long de cette quarantaine d’épisodes. Bon, il y a beaucoup d’artistes qui ne sont là que pour l’épisode final de la série originale. On retrouve principalement David Finch (j’ai déjà dit tout le mal que je pensais de cet artiste, bien que je comprenne tout autant pourquoi il plaît autant), Frank Cho (tout autant dans la démesure, plus particulièrement sur les formes des jeunes femmes), mais également Alex Maleev, Leinil Francis Yu ou encore Steve McNiven, des artistes incroyables dont j’apprécie beaucoup plus les traits. Mais dans l’ensemble, c’est très beau et d’une grande justesse artistique.


Bref, cet omnibus est un régal ! Un plaisir de lecture ! Une madeleine de Proust ! Vivement le prochain ! Vivement l’omnibus House of M !

Romain_Bouvet
9
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le 15 janv. 2024

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