Le premier tome du Punisher par Becky Cloonan, se laissait lire. Rien de bien transcendant, rien d’innovant, rien d’inoubliable, mais une lecture sympathique, sans prise de tête, et avec les sublimes dessins de Steve Dillon. De l’action à gogo, du sang et des morts à profusion, sans oublier des personnages atypiques mais tellement authentiques. Avec ce deuxième tome, l’écrivaine nous propose la suite et fin d’Opération Condor.


Frank Castle a une mission et rien ni personne ne pourra le détourner de son objectif : éliminer les fabricants d’une nouvelle drogue extrêmement dangereuse. Mais aux prises avec une proie plus grosse que lui, le prédateur pourrait bien devenir la victime…
Becky Cloonan (Conan the Barbarian, Gotham Academy), Steve Dillon (Hellblazer, Preacher), Matt Horak (The Covenant) et Laura Braga (Superior Iron Man) dévoilent la suite des aventures de l’antihéros le plus cynique de la Maison des Idées.
(Contient les épisodes de The Punisher (2016) #7 à 12)


Le premier épisode de ce tome, le septième de la série est le dernier travail de Steve Dillon. L’artiste anglais nous ayant quitté alors qu’il travaillait sur cet épisode. Un épisode sublimé par ses dessins, d’une grande violence, avec beaucoup de sang, des personnages qui nous glacent le sang d’un simple regard, comme la petite vieille sur la dernière page. Une véritable vision de films d’horreur.


Dès l’épisode suivant, c’est Laura Braga et Matt Horak qui remplacent le regretté Steve Dillon. Et on constate d’entrée, si les dessins sont plutôt jolis pour Laura Braga et que l’on sent bien l’envie chez Matt Horak de produire un travail proche de son illustre prédécesseur, il manque quelque chose. Ce n’est plus la même magie qui imprègne les personnages.


Cela se remarque en comparant la dernière page de l’épisode #7 et la première de l’épisode #8. Avec la vieille dame. Une vieille dame terrifiante, dérangeante, presque malaisante avec Steve Dillon, qui devient une petite mamie usée par le temps et armée d’un fusil avec Laura Braga. C’est joli, mais impossible de passer après Steve Dillon.


Dans le tome précédent, on découvre que Frank a pris pour cible un groupe de mercenaires, le groupe Condor. Condor s’est lancée dans le trafic d’EMC, une nouvelle drogue, procurant force, rapidité et surtout une insensibilité totale à la douleur. Lors du grand final, le Punisher disparaît et passe pour mort.


Dans cette suite directe, Frank reprend sa marche contre Condor. S’il a toujours ce taré de Henderson sur le dos, qui a une légère tendance à se shooter encore et encore avec l’EMC, il doit aussi régler son compte à Olaf, son ancien supérieur dans l’armée. Ce dernier l’a habillement manipulé afin de pouvoir gravir les échelons de Condor.


Frank va osciller entre le rôle de chasseur et de proie. Mais toujours dans un bain de sang et en laissant un flot de cadavres derrière lui. Et c’est là le problème !


Si le premier tome pouvait être agréable à lire par moment, ce deuxième tome, au final se résume à une succession de scènes violentes et sanglantes qui ne nous offrent aucune surprise, aucune émotion, pas le moindre moment de choc, pas la moindre réflexion pour justifier cette violence. L’histoire est inexistante et on a l’impression que Becky Cloonan ne cherche qu’à nous offrir toujours plus de violence.


C’est dommage de céder ainsi à la facilité. Il y a tellement de choses plus intéressantes à nous proposer. Frank est un personnage qui est tellement plus que cela.


Bref, clairement pas les épisodes les plus marquants pour notre antihéros. C’est banal, déjà vu, violent pour être violent… Un récit sans saveur, sans intérêt, sans plaisir, c’est vraiment dommage. Surtout après avoir lu il y a quelques temps le Icons du Punisher par Ennis et Dillon.

Romain_Bouvet
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le 21 mars 2022

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Romain Bouvet

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