Le Punisher est un personnage clairement à part dans l’univers Marvel. Doué d’une extrême violence, Frank Castle n’hésite pas à régler les problèmes de manières définitives. Pas de circonstances atténuantes, pas de seconde chance. La justice du Punisher est expéditive et sanglante. Et ce n’est pas parce qu’un super-héros va s’interposer qu’il va changer son fusil d’épaule. Je prend toujours grand plaisir à plonger dans une histoire sur le Punisher, mais je regrette que ses publications soient si discrètes. C’est en tombant sur le personnage au cours d’un gros event ou d’un gros crossover que je repense à lui.


Le Punisher a horreur des surprises et il planifie toutes ses missions dans le moindre
détail pour les éviter. Malgré cela, une opération de routine contre les trafiquants de drogue manque de mal tourner. Pour Frank Castle commence alors un long voyage au cours duquel il sera confronté à toute la noirceur de l’âme humaine.
Becky Cloonan (Conan the Barbarian, Gotham Academy) et Steve Dillon (Hellblazer, Preacher) signent le premier arc narratif de la série Punisher (2016).
(Contient les épisodes The Punisher #1 à 6 (2016)


Ce qui est bien également, du moins je trouve, avec le Punisher, ce sont les adversaires qu’il affronte. Pas de super-vilains, de mecs à super-pouvoirs sortant d’une éprouvette ou venant d’une autre planète. Non, Frank tape à la base, frappe des menaces plus réelles, plus ancrées dans notre quotidien. Des dealers, des assassins, des violeurs, tout ce qui fait la pourriture de notre monde.


C’est le cas, une fois de plus avec cette énième reboot du titre, par Becky Cloonan. La scénariste envoie Frank s’en prendre à un nouveau gang de trafiquants de drogue. Mais c’est une drogue bien particulière que Frank va découvrir. Les personnes qui en prennent deviennent de véritables machine de guerre qui résistent aux balles !


Il devient essentiel pour Frank de se débarrasser de cette drogue. Malheureusement, si les trafiquants de bases sont du menu fretin, enfin du menu fretin transformé en « monstre » par cette nouvelle drogue, le chef de groupe est légèrement plus coriace. Et le fait que ce soit le Punisher qui soit à ses basques ne semble pas le gêner outre mesure. Cela paraît même le titiller un peu, d’autant que c’est un véritable psychopathe. Il n’hésite pas, même, à mettre en péril toute la chaîne du trafic.


Il utilise toutes les ressources de ses employeurs pour tenter, par tous les moyens, de stopper le Punisher. Quitte à utiliser une enfant comme bombe, ou à abattre tout un tas de policiers. C’est mal connaître le Punisher, il n’en faut pas plus pour le rendre plus hargneux et encore plus déterminé dans sa mission d’éradication !


C’est un véritable duel débordant de violence et de sang que se livrent Frank et Face ! Mais ce dernier n’est pas le maillon le plus haut de l’organigramme, et surtout, un élément du passé du Punisher semble, passablement mettre son grain de sel dans toute cette histoire, sans oublier l’agent Ortiz. Un mélange explosif !


On se retrouve avec une intrigue violente, très sanglante et assez classique. Becky Cloonan ne prend pas vraiment de risque avec cette première intrigue. De la drogue, un pourri, un fantôme du passé, un policier pris entre deux feux, tous les ingrédients habituels pour une intrigue du Punisher. Cela traîne un peu en longueur, on avance lentement, pour un résultat assez bancale. On a vraiment connu mieux pour le personnage.


Graphiquement, par contre, c’est un sans faute ! Quel plaisir, quel régal de se retrouver avec des dessins de Steve Dillon ! Sans doute le meilleur artiste à avoir œuvré sur le personnage ! Expressif, violent et concret ! On n’en demande pas plus ! Gros pincement au cœur, lorsqu’on réalise en refermant ces pages, que ce sont ses dernières !


Bref, pas un mauvais début pour Becky Cloonan, mais peut largement mieux faire. J’attends beaucoup plus du prochain tome. Une chose est sûre, on ne retrouvera jamais aussi bien que Steve Dillon.

Romain_Bouvet
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le 28 août 2021

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Romain Bouvet

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