Par quoi on commence quand on veut découvrir Spider-Man? Une question épineuse à laquelle les fans auront des réponses diverses étant donné l'ancienneté du personnage et la multitude d'intrigues tissées à travers les décennies; de quoi rendre perplexe et décourager le nouveau venu malgré la popularité de l'Araignée Sympa du Quartier dans les autres médiums mais qui ne parvient pas pour autant à contourner l'aspect souvent sectaire des comics en comparaison de leurs voisins franco-belges ou Japonais. Fort heureusement, quelques sympathiques chaines de vulgarisation rendent cette masse d'informations un peu plus accessible et le nom d'Ultimate Spider-Man revient ainsi fréquemment dans les recommandations pour les non-initiés; relecture adolescente de l'homme araignée qui fit les beaux jours de Marvel dans les années 2000 alors que les films cartonnaient sur grand écran sous l’œil aiguisé de Sam Raimi (avant que la Maison des Idées ne vienne foutre la merde dans sa propre création mais ceci est une autre histoire).


Une longue épopée condensée dans ces compilations volumineuses intitulées Omnibus et qui propose un cheminement compréhensible des aventures de Peter Parcœur, bien qu'elle exclut certains des inévitables cross-overs de l'époque, ce qui donne lieu à de légères incompréhensions pas forcément préjudiciables à l'appréciation de l'album. Le prix est également un peu rebutant, c'est presque aussi cher que le dernier jeu PS5 mais fort heureusement, c'est mieux écrit que ce dernier et l'ensemble se laisse suivre avec plaisir même si en définitive, les scènes de Peter Parker s'avèrent bien plus touchantes et soignées que celles de son alter-ego en costume. A ce titre, j'ai dévoré avec le plus d'enthousiasme la partie Origin Story malgré ses inévitables passages obligés avec Cool Uncle Ben avant que le récit ne s'enlise malheureusement assez vite dans une routine super-héroïque avec un boss à abattre au terme de chaque arc narratif; les antagonistes ne sont d'ailleurs pas la plus franche réussite de cette relecture moderne et oscillent entre blagues douteuses pour contourner les attentes et clins d’œils un peu trop complices au lecteur; on ne s'étonnera d'ailleurs guère de voir Venom débarquer relativement vite pour relever le niveau, permettant d'achever cet Omnibus sur une bien meilleure note que le second tiers de ce recueil. Production de masse et parution régulière obligent, le dessin est parfois disgracieux ou trop expéditif mais le découpage s'avère souvent très inventif en contrepartie, même si j'ai également constaté une sévère baisse graphique durant le deuxième tiers, à partir d'une légère ellipse et d'un look des protagonistes plus hasardeux.


Bref, comme Daredevil dernièrement, j'ai vraiment apprécié cette découverte du tisseur en bande-dessinée, après l'avoir longuement côtoyé au cinéma ou en jeu vidéo, mais sans pour autant être assez conquis pour m'enchainer toutes les sagas Spider-Man d'une traite. Il est indéniable que je découvre cet Ultimate avec littéralement vingt ans de retard, ayant l'âge de Peter à l'époque de la parution et que les déboires adolescents m'interpellent moins aujourd'hui qu'à l'époque de l'Ordre du Phénix ou de l'Attrape-Coeur. Néanmoins, cet Ultimate est aujourd'hui une plaisante redécouverte des années 2000 avec ce tournant vers le nouveau millénaire et les balbutiements d'Internet et de la technologie numérique (ce qui fait prendre conscience à quel point les choses se sont accélérées en vingt ans et pas forcément pour le mieux de l’humanité mais bref); et puis, il y a ce brave Peter et ses galères quotidiennes, sa difficulté à concilier sa routine de lycéen et ses responsabilités super-héroïques, sa fausse assurance dans le costume et sa maladresse non déguisée en civil, ses proches impactés par ses confidences irréfléchies et surtout, dans le cadre de cet Ultimate, un traitement du deuil plus approfondi que d'autres itérations du super-héros.


Peut être pas de quoi crier au chef d’œuvre pour ma part (mais peut être ne suis je pas assez sensible à l'imaginaire de l'homme araignée) mais néanmoins un premier pas plaisant dans le vaste des comics Marvel, si vous voulez tenter également la découverte par curiosité.


Par contre, Gwen Stacy en métalleuse rebelle, on y croit quand même pas des masses. :p

Leon9000
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le 26 janv. 2024

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Leon9000

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