Pour commencer, je pousse mon petit coup de gueule contre sens-critique. Le résumé est horriblement mensonger, presque fait par un passant tentant de deviner l'histoire à la couverture. Primo, ce n'est pas le groupe qui débarque dans un premier temps mais plutôt leur musique, secondo l'hystérie s'empare du village en entier et ne cible absolument pas le sexe féminin en priorité (hystérie = femme c'est machiste comme vision bon sang), tertio Waha n'a aucune visée sur le chanteur et sa relation avec Profy se porte à merveille. Et en plus le résumé installe un faux suspens sur les véritables méchants de l'album. Non seulement il s'agira du méchant régulier mais surtout on est au courant dès les dix premières pages. Vraiment n'importe quoi donc.


J'enchaîne avec ma critique. Après un septième tome moyen, premier en-dessous de 7/10 dans ma notation, Arleston revoie sa copie et rectifie le tir. Il livre un récit millimétré, d'une rare fluidité et où l'intensité dramatique va crescendo. Dans le dernier quart de l'album, la peur de voir nos trolls perdre pour de bon existe, le timing se resserre et la lecture devient une course folle pour arriver à un sauvetage inextremiste. Et encore mieux, l'enjeux s'inverse immédiatement et sur les toutes dernières pages, on se demande comment le vénérable Rysta Fuquatou pourra s'en sortir vivant. Car contrairement à Gargamelle chez les schtroumpfs ou Jules César dans Astérix, être la némésis de troll de troy met votre vie en danger à chacune de vos apparitions.


Le côté rythme idéal va de pair avec l'hommage à Mission Impossible. Les membres de l'équipe "mission presque pas possible" permettent ainsi d'enchaîner dans la première moitié du tome des péripéties totalement à leur place tandis que le commando troll de la fin, qui arrête l'enchantement au dernier moment rappelle forcément les sauvetages de ce type de saga (avec le coup classique de la bombe nucléaire remplacée ici par l'enchantement définitif).


L'autre hommage important du tome concerne le rock, avec les Rolling Stone et tout le folklore. Une partie très bien gérée par le scénariste qui connaît son sujet.


En définitif, le tome est une franche réussite. Le développement des personnages passe néanmoins au second plan, et s'ils sont bien les héros cette fois par rapport au précédent, on ne sent aucune évolution majeur, à part peut-être une Waha toujours plus trash et troll (Arleston ayant clairement tranché sur sa nature profonde, la désignant comme Troll dans la narration off et voulant - dans le récit - la trépaner pour étudier les causes neurologiques de son cas). L'humour est moins insistant et les blagues se raréfient, jouant plutôt sur l'ambiance générale et les jeux de mot lié au thème du rock'n roll.


Après 8 tomes on peut réfléchir aux qualités de la série. L'univers bien entendue, des personnages extrêmement réussis sur le trio héroïque d'origine + les deux jeunes présents après le premier arc, les références d'Arleston, les situations comiques et les histoires bien axées sur un fil rouge (la science au tome 5, l'armée au 6, la musique au 8). Difficile pour l'auteur de tout faire rentrer dans ses 48 pages. Alors la solution apportée sera une narration en diptyque, le premier sur le Darshan aux tomes 9 et 10 se montrant d'une honnête qualité.

WeaponX
7
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le 4 juin 2016

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