Après la découverte d’American Vampire Legacy, que j’ai adoré, j’attendais avec impatience de pouvoir enfin lire la série mère : American Vampire. Savoir en plus que Stephen King faisait partie de l’équipe créatrice était un formidable vecteur pour aiguiser mon impatience. Et il y avait de quoi être impatient !

Amérique, fin du XIXe siècle. Le bandit Skinner Sweet est freiné dans sa tentative d’évasion par un vampire venu du d’Europe. Laissé pour mort, il revient à la vie et découvre qu’en plus d’être l’un d’entre eux, il est aussi la plus puissante, la plus rapide et la plus redoutable des créatures de la nuit. Plus d’un siècle plus tard, à Los Angeles, il contamine à son tour la jeune Pearl Jones afin d’en faire le second vampire d’une nouvelle espèce sur le continent, capable de marcher sous le soleil. (vol. 1 : #1-5)

L'agence Pinkerton peut être fière de l'un de ses membres, James Book. Ce dernier vient en effet de capturer Skinner Sweet, un des plus célèbres détrousseurs de banques de l'Ouest du pays. Alors que le braqueur est emmené en train pour être jugé, le convoi est déraillé par des hommes à la solde du voyou. Skinner Sweet s'extrait de son wagon à peine éraflé. Un seul passager se présente alors devant lui. Il s'agit de Percy, propriétaire d'une des banques qu'il a braquées. Peu disposé à discuter, Skinner lui tire plusieurs balles en plein corps... mais sa cible ne meurt pas. Pire, elle le mord à la jugulaire. Sweet tire une dernière balle et voit une projection de sang toucher son œil. Mort et enterré, le détrousseur de banque se réveille au fin fond d'une tombe. Il est désormais un vampire. Or, contrairement à celui qui l'a mordu, Percy ne craint pas la lumière du jour. Son envie de vengeance est sans infini. Aucun obstacle ne pourra l'empêcher d'y arriver.
A côté de cela en 1925 la jeune et belle Pearl Jones a des rêves de grandeur comme beaucoup de jeunes de son âge. Son idéal serait de percé dans le nouvel art qu’est le cinéma. Et pour cela elle est prête à rencontrer n’importe quel grand producteur afin de réussir. Mais alors qu’on lui propose une rencontre qui pourrait changer sa vie, elle va réaliser que sa vie va prendre une tournure à laquelle elle ne s’attendait pas !

Alors oui, j’avoue, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, un peu décontenancé par ces bonds dans le temps, ces changements de décors et par cette pléthore de personnages. Mais une fois qu’on est dedans il devient totalement impossible de refermer ce volume avant de l’avoir fini !
Scott Snyder veut redonner ses lettres de noblesses au mythe des vampires et nous faire oublier toute cette affreuse période Twilight. Il commence sa réhabilitation en nous proposant deux décors totalement différents, originaux et qui se révèlent être géniaux : le Western vers 1880 et Los Angeles en 1925. Deux époques qui n’ont rien à voir entre elles, où on ne s’attend pas en premier à tomber sur une histoire de vampires mais cela c’était sans compter sur Skinner Sweet !

Skinner Sweet ou le vampire génial et pourtant diablement méchant, œuvre combinée de Scott Snyder (dans la création) et de Stephen King (dans la fabrication). Quel personnage fascinant et presque envoûtant. Preuve en est, c’est une véritable raclure et pourtant on suit ses aventures avec plaisir, un plaisir coupable, il ne se permet aucune limite. Et avec ces bonds dans le temps nous avons deux facettes de lui. En 1880 on comprend qu’il cherche vengeance et se plaît à tuer à tout bout de chant autour de lui, mais en 1925 on ne sait plus quels sont ses plans, ses objectifs. Pourquoi agit-il ainsi avec la belle Pearl Jones ? Il nous sert un peu d’ancre dans chaque époque. Et il est plaisant de retrouver dans les deux périodes d’autres personnages, comme l’écrivain.

D’ailleurs tous les personnages sont très bons, les gentils comme les méchants, on s’attache à tous. Non seulement de par le boulot de Snyder qui arrive à en faire des personnages attachants, touchants, repoussants, méchants à souhait, mais aussi et surtout de par le magnifique travail de Rafael Albuquerque. Quel souci du détail sur chacun des protagonistes, quels expressions sur leur visage, quel terreur il se dégage des vampires lorsqu’ils ouvrent la bouche ! Ses cases sont riches, rythmées et expressives, la colorisation au top.

Bref, ce premier tome d’American Vampire est une réussite du début à la fin, Snyder dépoussière les vampires avec maestro, aidé par deux personnes de choix : Stephen King et Rafael Albuquerque. Ruez-vous dessus c’est une merveille ce titre !
Romain_Bouvet
9
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le 12 déc. 2013

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Romain Bouvet

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