un vibrant hommage aux mineurs
Le livre commence très justement par un rappel de ce que peut être la vie des français au début de ce XXème siècle, dans un pays alors en plein essor industriel, avec comme principale source d’énergie le charbon. Le pétrole et l’électricité n’étant qu’au tout début de leur histoire.
En prenant appui sur quelques personnages, mais sans s’attarder sur la petite histoire des uns ou des autres, l’auteur évoque le travail à la mine avant tout comme un effort collectif, comme le travail d’une fourmilière où chacun est à sa place, où chacun peut compter sur l’autre en cas de pépin.
L’auteur décrit particulièrement bien les conditions de vie des familles de mineurs, leurs habitats, leurs habitudes, citant au passage quelques mots de ch’ti.
Mais le gros du livre se situe sous la terre, là ou le drame se joue, ou la lutte pour la survie s’organise, avec tous ces les sentiments que cela peut engendrer (rage, révolte, détresse…) dans les comportements humains.
A la surface de la terre c’est un autre combat qui s’organise, celui pour l’amélioration des conditions de travail et pour une reconnaissance des droits des mineurs qui pour beaucoup étaient des enfants au moment du drame, comme on peut le voir à la fin du livre.
Jean-Luc Loyer montre bien les enjeux politique du drame, avec notamment l’impact qu’ont pu avoir les discours de Jaurès et Clemenceau à l’Assemblée Nationale, et la manière dont est a pu être récupéré le drame par les uns ou les autres.
Avec un dessin en noir et blanc par trop réaliste mais qui colle finalement bien à un récit où l’on ne joue jamais sur l’émotion facile Sang noir rend un vibrant hommage aux hommes de cette époque à travers des faits historiques précis et étayés.
Du beau boulot.