Ce manga est un comics !

Servons nous de la bonne dialectique antique pour essayer de comprendre qu'est ce qui fait de cette série "Scott Pilgrim" un truc .

• Ouais Scott Pilgrim c'est trop bien !


• Ok mais pourquoi, très cher Socrate ?


• Parce que c'est du manga fait par un américain.


• Et c'est tout ?


• Bah non, Platon (métonymie rigolote) ! C'est marrant, y a des références au JV, à la société moderne, à la musique, c'est complexe, c'est plutôt joli (dans son style) et puis c'est générationnel, très ancré dans la réalité des années 2000. Et ça, c'est quelque chose que j'apprécie.


• Ah bah c'est déjà mieux, ami. Sauf qu'au final, c'est un peu creux. Tu nous vends une histoire générationnelle avec des implications et des réactions universelles, alors que Pilgrim ressemble surtout à un gros naze qui vit les choses par défaut, sans vraiment avoir la possibilité de prendre sa vie en main. Et ça, Socrate, ne donne pas envie d'apprécier le personnage principal.


• Certes mais le personnage se définit surtout par ce qui l'entoure. Comme l'histoire se compose de six tomes, la narration est découpée de façon plutôt intelligente : les deux premiers mettent en place les personnages et les évènements pour commencer à les faire évoluer, les deux suivants déconstruisent la stabilité précaire due à la facette fragile et friable du "héros" et les deux derniers reprennent la fameuse citation de toi, cher Platon, "la victoire sur soi est la plus grande des victoires". C'est convenu mais assez agréable, très structuré et agréable à lire.


• Ah ah, comment utiliser mes écrits contre moi-même c'est un truc de baltringue ! C'est surtout le personnage principal qui n'arrive pas à décoller tant il n'est définit que par ce qu'on dit de lui ou encore l'image que les gens ont de lui. Mais en aucun cas ses actes ne le définissent vraiment, à part peut être le côté crevard.. Il s'agit surtout d'un jeune un peu vide, qui vit des aventures très marquées par le temps de cette génération... Pas très profond. On pourrait tu juste dire de ce gars que "chacun, parce qu’il pense, est seul responsable de la sagesse ou de la folie de sa vie, c’est-à-dire de sa destinée" ce qui en fait un abruti responsable du caca dans lequel il est.


• Voilà, et un peu comme à l'image de beaucoup de films avec Michael Cera, il s'agit de personnages vides qu'on définit par des mots mais qui ne sont pas capables de se définir par des actes. Sinon, c'est marrant quand même. Qu'en penses tu cher Platon ? Est ce que c'est une bonne marrade ?


• Faut pas déconner Socrate, t'es gentil, ça fait sourire mais de la à se poiler..."

Voilà comment on faisait de la dialectique sur les comics aux temps des grecs pour définir une bonne BD qui ne parvenait pas forcément à atteindre ses ambitions à cause d'un manque flagrant de matière...