Quel Kiffe !!
Une baffe graphique à tous les niveaux et qui montre une bonne fois pour toute que Mike Mignola est le meilleur dans sa partie.
Il m'avait manqué le bougre et admirer ses croquis ou autres couvertures ne suffisait plus à assouvir ma soif de noirceur graphique.

Pour ceux qui ne le saurait pas, Hellboy est mort. Bel et bien mort et notre héros cornu se retrouve en enfer où il en apprendra un peu plus sur ses origines et découvrira un monde vide et apeuré à l'annonce de son arrivée.

Pour fêter ce nouveau statut quo, Mike Mignola a donc décidé de se retrousser les manches et de reprendre les crayons pour l'occasion (qui, on l'espère sera aussi longue que possible)
Hellboy, c'est son bébé et il ne le lâchera pas comme ça ( D'ailleurs , on voit dans les recherches graphiques qu'il gardait toujours un pied dans l'univers graphique d'Hellboy même quand il n'était pas dessinateur de la série. C'est aussi le cas sur BPRD d'ailleurs)
Ces dernières années, c'est Duncan Fregredo qui avait pris le relais et il l'avait fait brillamment, nous donnant presque l'illusion qu'Hellboy pouvait se passer du maître.
C'était bien sûr un leurre.

Hellboy in Hell est une bombe graphique.
Simplicité et efficacité sont toujours de rigueur. Sa mise en page est irréprochable et les jeux d'ombres sont toujours aussi bien maîtrisés. Il va même jusqu'à accorder une plus grande importance au décor ( là aussi, les croquis donnent un idée de l'immense travail de recherche qu'il a opéré pour cette histoire )
Ce qui'l y a de fascinant chez Mignola, c'est qu'il nous fait croire que c'est facile de dessiner comme lui.
C'est très très loin d'être le cas.

le duo qu'il compose avec Dave Stewart fonctionne toujours en osmose.
D'ailleurs ceux qui ont pu tenir entre les mains la version Noir et Blanc de cet album pourront faire la comparaison.
Dave Stewart fait partie intégrante à la réussite de cet univers. Ses choix de couleurs et de teintes s'accordent à la perfection au dessin de Mignola et permettent de créer un univers unique et gothique à souhait.
Fan de monstres tentaculaires ou cornus , vous serez servi.
On pourrait presque croire que Lovecraft revit à travers cette oeuvre.

Alors bien sûr, on pourra lui reprocher un rythme assez lent et la lecture me semble plus appréciable en TPB qu'en mensuel mais franchement ne boudons pas notre plaisir.
Le changement de statu quo nous permet d'explorer la face "démon" d'Hellboy et de nous donne un aperçu de ses origines, ses parents , le but de sa naissance.
En enfer, il est autant un étranger que sur Terre mais ça, Hellboy , il s'en contrefout. Il a la classe et il envoie chier tous ceux qui le saoulent un peu trop.
Et tu peux t'appeler Satan, ça change pas grand chose.

Au final, je ne reprochais qu'une chose à cet album, c'est le dernier chapitre.
Mignola choisi de conclure ce premier volume sur une histoire un peu à part qui fait penser aux histoires One shot dont il nous abreuvait au début de la série.
Si l'histoire reste sympathique, on tombe un peu dans les défauts récurrents de Mignola en tant que scénariste qui accorde plus d'importance à l'atmosphère et ne prend pas le temps d'approfondir son intrigue.
Hellboy a besoin de continuité et de profondeur, chose que sa série sœur BPRD nous offre depuis des années et il faut espérer qu'Hellboy ira vers cette voie (ce qui était le cas sur les volumes dessiné par Fregredo)

Hellboy est mort, Vive Hellboy
Stephane_Hob_Ga
8
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le 2 avr. 2014

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