Un siege bien bancal

L'histoire commence avec Norman Osborn, directeur du successeur du S.HI.E.L.D, et … et stop stop stop : Norman Osborn directeur de l'organisation militaire la plus puissante du monde? Le bouffon vert? Qui a choisi un super vilain psychotique notoire pour ce rôle? J'avoue avoir pris le train en route, c'est juste le premier comic que je lis avec Osborn et son HAMMER, mais l'improbabilité totale de la situation initiale donne bien le ton, même en supposant qu'il soit passé pour un sauveur. Bon, c'est l'effet de surprise, on va dire que c'est normal. Bref : on commence l'histoire et il s'avère que tout le monde est devenu considérablement stupide.

Surprise immense : Osborn n'est pas très gentil et considère comme pertinent d'inviter dans ses bureaux (qui appartiennent au gouvernement) les méchants les plus recherchés de la planète; puis il pense qu'il est pertinent de menacer de mort Fatalis pour obtenir sa coopération; et pense très pertinent de choisir Loki comme conseiller stratégique (Oui, le dieu de l'embrouille). Cela lui réussit visiblement car personne ne détecte ses activités discutables.

Pour une raison non établie, il attaque Asgard, qui passait dans le coin (dans l'Oklahoma - en volant), manipulé par Loki. Les raisons de Loki ne sont pas non plus établies, mais celui-ci est curieusement surpris quand Asgard est détruite. Osborn convainc son équipe d'Avengers d'attaquer Asgard malgré leur opposition initiale. Comment a-t-il fait ? Simple :

-Arès : Jamais je fais ça, je m'y oppose
-Osborn : Asgard devrait pas être là, Loki est à leur tête
-Arès : OK, je détruit la ville avec toi

Bref, il y a l'intervention de tout plein de vrais super-héros et de super vilains et une destruction d'un héliporteur (la durée de vie de ces trucs est vraiment faible). On se rend compte que Osborn est méchant ("Je le savais", dira Wolverine), et on le jette en prison.

Ce qui nous jette dans un florilège d'incohérences en tout genre : pourquoi le président est surpris de la défection d'un type qui était le bouffon vert ? Pourquoi n'avaient-ils pas de garde-fou pour ce cas de défection? Pourquoi les gardes de la maison blanche papotent gentiment avec un gamin habillé en collants avec une épée qui se ballade dans le bâtiment en alerte rouge, le tout pendant que le président se fait évacuer? Quel crétin envoie des supervilains qui tirent leurs pouvoirs d'Asgard attaquer Asgard? Mais que fait le scénariste?

Le passage le plus débile apparait à la fin, dans un mépris total du concept même de super-héroisme. La Chose explique pourquoi il déteste Sentry : ce dernier a empêché le premier de tuer un super-vilain dans le feu de l'action. Lequel super-vilain s'est échappé en 6 semaines et a tué un bus d'enfants de bas-âge. Commentaire officiel de Red Richards : "Ce sont des choses qui arrivent". Commentaire officiel de La Chose : "Sentry m'a montré qu'il est meilleur que moi car il ne tue pas les vilains pour les empêcher de faire du mal, mais les épargne pour les mener devant le juge"… Tristesse.

Curieusement, ce comic est très très beau et admirablement dessiné. Les combats sont très jolis et bien à voir, ainsi que fluides d'où le 3, mais bon, il faut faire abstraction du scénario vraiment vraiment improbable. Le pire dans tout ça, c'est que cet évènement a des conséquences importantes sur l'univers Marvel, au lieu d'être parfaitement oubliable. Par exemple, Captain America et Stark qui se tiennent la main.