Chloé est née dans la Cité-Prison, quasi méga-structure complètement absurde gardée par des gardes robotiques surpuissants où l'on fout tout le monde, des enfants voleurs aux pires des meurtriers. Elle y vit cloîtrée dans son appartement avec son petit frère, Locke, auquel elle est attachée plus que tout au monde. A côté d'eux vivent des prisonniers réputés qui prévoient de s'échapper, au fil des évènements, Chloé se retrouve à s'évader avec eux et son petit frère mais perds ce dernier et le laisse tomber du haut du mur directement dans la Cité.

On suit donc Chloé, revenue dans la Cité une dizaine d'année plus tard, maintenant entraînée par le colonel qui l'a aidée à s'évader, avec comme seul et unique but d'y retrouver son petit frère. Et c'est la qu'on va découvrir l'origine du titre car quand Chloé doit combattre, elle tue tous ses ennemis dans une sorte de dance macabre et magnifique. S'il y a bien une chose que je reconnais à Soloist in a Cage, c'est la qualité de ses combats, en particulier ce 1 contre 1 entre Chloé et l'inquisiteur Delta où l'on ressent la force de chaque coup, l'agilité de chaque esquive et la préparation de chaque parade. Rarement ai-je autant été pris devant un combat depuis Vagabond.

Soloist in a Cage a aussi l'avantage d'être beau et assez unique, on sent qu'il y a eu un travail de fond sur la Cité-Prison, au moins dans la manière de vivre et de s'habiller (de la capuche aux masques d'animaux, les visages comme le genre des personnages sont souvent cachés) de ses habitants. L'auteur a aussi une manière de dessiner les visages que je trouve très agréable. On a aussi ce jeu de Clair-Obscur qui est franchement une grande réussite avec de magnifiques planches de combat jouant sur cet effet. Les environnements parcourus sont beaux et décousus, donnant cet impression de motifs collés les uns aux autres qui corresponds bien à cette espèce de prison gigantesque devenue trop grande pour être contrôlée.

Du reste, Soloist in a Cage pèche, pèche même trop. J'ai trouvé le tout bien trop prévisible de bout en bout, il faut dire qu'en trois tomes, on n'a pas forcément le temps de mettre en place des problèmes complexes, alors forcément les solutions arrivent presque d'elles-mêmes. Quand Chloé fait la rencontre de ce groupe de 3 enfants dont un ayant la même couleur de cheveux qu'elle, comment ne pas se douter que c'est ce dernier qu'elle recherche (D'ailleurs quand on est une grande sœur qui devient une tueuse surpuissante dès qu'il s'agit de chercher son petit frère, je pense qu'on est capable de le reconnaître sans avoir besoin d'une pauvre marque de naissance, même s'il a vieilli depuis mais bon ce n'est que mon avis.) ? Quand on sait que le colonel est parti pour le pays de la Cité-Prison 3 chapitres plus tôt, comment être surpris de son arrivée salvatrice lors du crash du zeppelin (D'ailleurs quelle chance qu'il ai été du bon côté de la muraille...) ? Le "père" de Léo qui donne toujours les bons conseils qui s'appliquent parfaitement à la situation dans laquelle ils sont, les enfants aux caractères enfantins exagérés (pour certains) insupportables, ce méchant un peu cliché, ces inquisiteurs cons comme des chaises (Comment seuls Delta et son acolyte ont pu se rendre compte de la supercherie ?), ces dilemmes moraux un peu nazes qui n'intéressent pas grand monde. Soloist in a Cage cumule et nous donne une histoire finalement assez fadasse et prévisible qui décrédibilise en fait les vraies qualités de l’œuvre.

Si vous les trouvez pour pas cher, les trois tomes de Soloist in a Cage valent largement le coup rien que pour les scènes de combats. C'est une œuvre qui avait beaucoup de potentiel, notamment avec le dessin et l'environnement mis en place, mais l'auteur n'en a fait qu'une pâle histoire ennuyeuse et peu profonde (vengeance, protection, évasion) si bien que ces scènes d'actions objectivement impressionnantes en viennent à sonner un peu creux.

Izalith
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le 26 oct. 2023

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