Difficile de ne pas penser au film 13 Fantômes en découvrant Spectregraphe, avec ce mélange de personnages piégés dans un manoir mécanique/technologique, où des spectres sont enfermés. On reconnaît immédiatement la patte de James Tynion IV (également scénariste de The Nice House on the Lake), qui distille son style chaotique et cauchemardesque dans cette œuvre.
L’idée d’abandonner sa chair pour accéder à l’éternité est intéressante, et visuellement, l’album frappe fort : les couleurs éclatantes des fantômes, notamment les contrastes entre le rouge et le bleu, attirent immédiatement l’œil. La représentation des esprits déstructurés en couches apporte une esthétique aussi dérangeante que sublime, renforçant l’ambiance horrifique et gore.
Les personnages, malgré leurs choix moraux discutables, parviennent petit à petit à susciter l’empathie. Cependant, certaines planches m’ont semblé plus bâclées, avec un trait moins précis, presque brouillon et j’ai immédiatement remarqué des incohérences comme l’absence de tatouages d’une case à l’autre.
Si la maison et sa technologie offrent un cadre intrigant, elles auraient mérité d’être davantage explorées. Le rythme est rapide, parfois trop, malgré un récit de plus de 200 pages. Le surnaturel passe presque au second plan au profit de nombreux flashbacks et dialogues, ce qui nuit à la présence des spectres, qui auraient pu être plus marquants.
Malgré ça, j’ai bien aimé la conclusion.