Peut-on vraiment danser sa vérité dans un monde qui vous regarde de travers ?
Uli, jeune danseur allemand, excentrique, trop intense pour l'austère école Folkwang, en fait l’amère expérience. Il fuit vers New York, royaume des comédies musicales, dans une quête identitaire éclatée, fragmentée, comme le récit lui-même.
Les illustrations naïves et expressionnistes troublent autant qu’elles séduisent. Les corps à l’aquarelle glissent, esquissés, presque évanescents, au cœur de décors tantôt flottants, tantôt bruts. C’est beau. Et déroutant.
J’ai lu ce roman deux fois. La première, j’étais perplexe. La seconde, plus attentive. J’y ai trouvé une vraie proposition artistique, mais aussi de vraies failles. La narration s’éparpille, manque de rythme ; difficile de comprendre ce qui anime ou freine Uli. Les indices sont trop dispersés, trop tardifs.
Mais malgré ses défauts, "Tanz" m’a touchée. Parce qu’il danse à côté du tempo, peut-être. Parce qu’il cherche quelque chose, une forme, un sens, une vérité.. et que, parfois, c’est suffisant.