Spiritualité

Cette BD très profonde est une réelle remise en question sur nos propres limites concernant le respect. de l'autre et comment cette Traque cruelle peut-être absurde e dangereuse.

Dans une région qui s'inspire de la Mésopotamie on y découvre une civilisation prospère qui, manipulé par une sorte de gourou, se livre a des sacrifices d'animaux dans l'espoir de s'attire la prospérité. Ils traquent, chassent, enferment des animaux pour que le Père-Ciel les bénisse. Ils transgressent le lien pur qui les unit à la nature pour se vouer spirituellement à une croyance, à un dieu créé de toute pièce par un homme autoritaire en avide de dominance. C'est ici que la BD commence, une chasse au cours de laquelle un groupe de biches est capturé dont, Murr une jeune biche, et sa mère.Cette captivité est atroce pour elles, mais parviennent à s'enfuir. Durant la fuite Murr perd sa mère. Elle rencontre ensuite Râht, un homme isolé du village qui est perçu comme étrange, qui va la nourrir et la soigner. Peu à peu une relation de confiance se forme entre les deux malgré leurs différences d'espèce. Pendant ce temps, le village de Tepe continuent les préparatifs du sacrifice ordonné par le chef spirituel, qui utilise la peur de la nature comme arme de contrôle. Au fil de leur périple, Murr et Râht croisent d'autres animaux, échappent à des pièges et finissent par revenir au village pour tenter de sauver la mère de la jeune biche.Le marginal finit lui aussi capturé, mais Murr et les autres animaux réussissent à le libérer. Ensemble, ils mettent fin aux sacrifices, et la vie reprend son cours.

Bien que la BD mette en scène la relation entre un homme et une biche, elle propose une vision sombre du lien entre l'Homme et l'animal, et montre comment une seule personne peut corrompre toute une communauté. Quoi de mieux que manipuler une population en exploitant ses propres peurs, pour l'amener à commettre des actes de sang sous couvert de survie ? Aveuglés par la perte, les villageois projettent leur douleur sur les animaux : il faut les sacrifier en espérant être sauvé sinon nous mourront. Leur condition d'Hommes sédentaires les a rendu dépendants, craintifs, incapables de remettre en question la parole d'un seul homme. En bafouant le lien spirituel qui nous unit à la nature, ils trahissent celle qui la nourrit. Et dans ce doute, ils tuent, espérant qu'une divinité viendra apaiser leur peur du manque.