Pour le run de Jason Aaron sur Thor, Panini n’a pas lésiné sur les moyens en nous proposant deux énormes Omnibus. L’un centré sur Thor, l’autre sur Jane Foster lorsqu’elle devient la nouvelle porteuse de célèbre marteau d’Uru. Plus de deux milles pages de lecture et de plaisir pour un run d’exception, de nombreuse fois récompensé et salué et qui restera dans les run cultes et marquants du personnages.


Tout commence quand des cadavres de dieux sont retrouvés dans tout l’univers. Thor doit alors affronter Gorr, le Massacreur de Dieux, à travers trois époques temporelles. Mais cette bataille n’est que la première étape d’un chemin semé d’embûches mortelles. Qu’il soit encore trop jeune pour être digne de Mjolnir, un Avenger aguerri ou un roi d’Asgard vieillissant, le fils d’Odin doit tenir tête à ses ennemis, aussi redoutables soient-ils. Toute l’épopée du dieu du Tonnerre signée Jason Aaron est à savourer dans ce volume.

(Contien les épisodes Thor : God of Thunder (2013) #1 à 25, Original Sin (2014) #5,1 à 5,4, Unworthy Thor (2017) #1 à 5, Mighty Thor : At the Gates of Walhalla (2018) #1, Thor (2018) #1 à 16 et King Thor (2019) #1 à 4)


Je vais commencer avec un petit bémol. Le seul. Comme cela on n’en parle plus. Si je comprend le principe d’avoir voulu faire un tome sur Thor, le fils d’Odin et un autre sur Thor, Jane Foster, il faut reconnaître que cela n’est pas véritablement la meilleure idée pour qui voudrait lire ce run dans l’ordre. J’ai concentré ma lecture sur cet Omnibus, en ayant lu le run en kiosque puis en 100 % Marvel à l’époque, et certains passages sont difficile d’accès si on n’a pas l’autre Omnibus sous la main, pour qui découvre ce run.


Voilà, ce sera mon seul, petit point négatif. Passons aux choses plus réjouissantes.


En débarquant sur le titre Thor, Jason Aaron, et Esad Ribic, affichent des ambitions claires, nous en mettre plein la vue. Ils commencent alors avec une intrigue se déroulant, conjointement, à trois époques différentes, face à un ennemi implacable, massacrant les dieux de l’univers à tours de bras, sans éprouver la moindre difficulté. Gorr ! Gorr le Massacreur de Dieux.


Bien entendu, sa rencontre avec Thor va avoir un impact important sur Gorr, et dès lors le dieu du tonnerre va devenir un véritable objectif pour cet être terrifiant et monstrueux. Que ce soit dans le passé, le présent ou le futur, différentes incarnations de Thor vont être mis à mal face à une telle menace. Les panthéons de très nombreuses planètes, de très nombreuses galaxies sont rayés de l’existence même du cosmos à cause de Gorr.


Une intrigue haletante et prenante qui va s’étirer jusqu’à la dernière page de ce run, à la fin des temps. Jason Aaron est l’un de mes scénaristes préférés, avec Jonathan Hickman bien évidement. Si ce dernier est un architecte, Aaron lui est un véritable conteur. Et j’ai véritablement été emporté par cette triste histoire autour de Gorr, qui nous montre à quel point la tristesse peut aussi facilement tous nous faire sombrer dans la folie. Comment un coup du sort du destin peut transformer n’importe quelle personne en véritable monstre à cause du chagrin et de la douleur.


Mais le travail de Jason Aaron, sur Thor est également une pensée sur les dieux, sur Dieu, sur les religions, sur ce que chacun est prêt à faire avec elle, pour elle, à travers elle. Et ces questions sont le point central de la colère de Gorr envers les dieux. Mais ces interrogations vont revenir tout au long de ce run. Les dieux sont-ils une bénédiction ou une malédiction pour l’Homme ? Apportent-ils le bonheur ou le malheur ? Des questions à laquelle chacun des lecteurs est libre d’apporter sa propre réponse en fonction de ses croyances.


Mais il n’y a pas que Gorr durant le run de Jason Aaron. S’il est l’alpha et l’oméga du run, un autre ennemi occupe une place essentiel dans le travail du scénariste, Malekith ! L’elfe noir, libéré de sa sinistre prison de Nastrond, ne va avoir qu’un seul but, provoquer une guerre à travers tous les Royaumes. Une guerre sans précédent qui va mettre les royaumes à feu et à sang !


Trouvant des alliés bien connus des lecteurs, comme Loki ou les Géants des Glaces de Jotunheim, il va s’en trouver de nouveaux, sur Terre, comme Dario Agger, le patron de Roxxon. Un pourri permettant à Jason Aaron un bien joli pamphlet contre l’industrialisation à outrance pour l’argent et toujours plus d’argent avec la pollution qui en découle.


Autre grand thème de ce run, avec le désastre écologique qui découle de l’ingérence humaine sur notre planète. Le résultat est de plus violent lorsque l’on se retrouve dans le futur avec le Thor Père de Tout. Pour contrer ces dérives, cette destruction de notre planète, pour s’opposer à ce terrible Dario Agger, Jason Aaron nous fait découvrir Rosalind Solomon ! Nouvelle agente du S.H.I.E.L.D. et environnementaliste.


Malekith donc va être la principale menace à s’opposer à Thor, à mettre en déroute Thor, à se jouer de Thor. Notre héros se fait malmener durant tout ce run, passant son temps à subir défaite après défaite finissant par douter de lui, de son statut, de sa légitimité, allant jusqu’à perdre la capacité de soulever Mjolnir.


Avec Jason Aaron, Thor se retrouve donc face à des menaces inimaginables avec Gorr et Malekith, qui vont le pousser dans ses ultimes retranchements, qui vont le pousser à s’unir d’autres Thor ! Mais le principal adversaire de Thor dans ce run c’est Thor lui-même. Tous les évènements, passionnants, de ce gros pavé, le pousse à une profonde et véritable introspection sur qui il est. Sur ce qu’il est ! Des histoires impactantes et passionnantes.


Graphiquement, Jason Aaron a su s’entourer de dessinateurs de talent. Esad Ribic, Ron Garney ou encore Mike Del Mundo. Des artistes aux styles uniques et qui donnent une incroyable profondeur aux intrigues de Jason Aaron, un charisme unique à son Thor et qui nous offrent des ambiances qui nous embarquent. Ce ne sont que quelques noms parmi les trente artistes à œuvrer sur cet énorme Omnibus.


En parlant d’Omnibus, un petit mot sur la qualité du livre. Je trouve la qualité de cet Omnibus assez incroyable. Cette collection a toujours été solide et de qualité, mais là je suis bluffé, surtout par rapport à sa taille, son nombre de pages et si je le compare à Onslaught ou Heroes Reborn.


Bref, un tome énorme, qui se dévore pourtant très vite tant on plonge dans les histoires proposées par Jason Aaron, tant on ne peut qu’être emporté par ces combats dantesques. C’est avec un tel livre que l’on réalise que le run de Jason Aaron sur Thor fait partie des tous meilleurs, des plus cultes, des plus marquants. Une pièce obligatoire dans n’importe quelle bibliothèque comics.

Romain_Bouvet
9
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le 21 nov. 2022

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Romain Bouvet

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