Le troisième volume de Tokyo, ces jours-ci poursuit avec grâce et singularité cette exploration du quotidien urbain japonais. On y retrouve une galerie de personnages modestes, touchants, parfois un peu paumés — chacun accroché à ses petits rituels, ses doutes, ses rêves chancelants. Matsumoto capte à merveille ces instants minuscules qui, mis bout à bout, tissent une toile intime et vibrante.
Le dessin reste fidèle à ce que l’on aime chez l’auteur : expressif, fluide, avec des décors parfois esquissés, parfois foisonnants, selon le ton du récit. Certaines histoires te poussent à sourire, d’autres donnent un pincement au cœur, tandis que d'autres encore t’emmènent dans une petite étrangeté presque magique. Ce mélange d’humour, de poésie et de mélancolie est à la fois subtil et puissant.
La nature fragmentaire des récits — successions de petites vignettes plutôt que d’un arc classique — peut déconcerter. Pourtant, c’est justement cette forme non linéaire qui fait le charme du manga : elle reflète cette impression de flânerie en ville, de connexion fugace entre destins qui se croisent, de moments qui respirent sans se presser.
En résumé
Ce tome est une invitation à l’observation, à la tendresse, à ces instants volés au tumulte des grandes villes. Une lecture contemplative, drôle, parfois étrange — et infiniment humaine.
🖋️ À savourer comme un carnet visuel et sentimental de Tokyo, plein de détails fugaces et de murmures de vies qui résonnent longtemps.