Cela devient long et compliqué de lire le Batman de Tom King. Il faut bien reconnaître, cependant, que le précédent tome, le cinquième, fut plutôt plaisant à lire. J’y ai beaucoup apprécié le travail de Tom King sur les personnages. Le jeux des confidences entre Sélina et Lois d’un côté, Bruce et Clark de l’autre étaient super bien écrit. Cela dit, l’intrigue principale, avec ce mariage qui pollue complètement le titre et le héros, me laisse de marbre. Il faut être franc, Batman n’a rien à gagner à se marier, bien au contraire, il a tout à y perdre, le titre aussi.


La vie d’un jeune couple n’est pas sans difficultés : c’est ce qu’apprennent au fur et à mesure de leurs aventures Batman et Catwoman. Les deux héros doivent tout d’abord se séparer afin que Batman puisse remplir une mission aux côtés de la Princesse Amazone, Wonder Woman. Puis, ils doivent affronter, seuls et sans aide, un monde entier contrôlé par Poison Ivy ! Enfin Booster Gold leur prépare un cadeau de fiançailles qui risque bien de leur coûter la vie !
Batman Rebirth présente la toute nouvelle série consacrée au Chevalier Noir de Gotham ! Au scénario, Tom King (Mister Miracle), la nouvelle étoile montante de DC Comics, est assisté au dessin par les dessinateurs Joëlle Jones (Lady Killer), Mikel Janin (Grayson) et Tony Daniel (Justice League Rebirth). Ensemble, ils assistent Batman et Catwoman dans leurs fiançailles particulièrement mouvementées.
(Contient les épisodes #39 à 43 et #45 à 47)


Après ces petits épisodes sympathiques lors du cinquième tome, j’avais hâte de voir si cela allait continuer ici, ou si nous allions retomber dans les travers de ce mariage ridicule. Le plus gênant dans cette histoire de mariage, hormis le fait que je ne le vois aucune utilité scénaristique et, surtout, aucun intérêt, c’est que Tom King oublie, selon moi, l’essentiel dans cette histoire d’amour, l’intimité !


A aucun moment, en presque cinquante numéros, j’ai l’impression de voir un couple. Ils sont là, ensemble, ça parle, ça parle, mais rien de différent à d’autres épisodes où les deux personnages se cherchaient et œuvraient déjà ensemble. Et ce n’est pas quelques coups d’éclats, comme le combat contre Talia, ou la sortie avec le couple Kent qui changent véritablement les choses.


Une nouvelle fois, Tom King nous propose avec ce sixième tome, pas mois de trois petites intrigues bien distingues.


Dans un premier temps, Batman est une nouvelle fois contacté à travers le bat-signal. Mais une fois sur place il se retrouve face à Wonder Woman. La guerrière amazone, sublimée par les traits de Joëlle Jones, lui explique que le Gentil Homme a fini, enfin par la contacter !


C’est ainsi que les deux super-héros quittent notre plan pour se retrouver sur une terre inhospitalière et où ils doivent sans cesse repousser les hordes immortelles et infinies de la Géhenne ! C’est en ça que consiste la tâche du Gentil Homme, un combat sans fin pour empêcher ces monstres de rejoindre notre réalité ! Lors de leur première rencontre, nos deux héros avaient proposé aux guerriers de le remplacer quelques instants pour qu’il puisse prendre un peu de repos !


C’est ainsi que Wonder Woman et Batman se battent sans super-pouvoir jusqu’à l’épuisement, tandis que Catwoman accompagne le Gentil Homme jusqu’à son chez lui, où l’attends sa femme. La soirée défile, et Wonder Woman et Batman semblent, aussi surprenant que cela puisse paraître déjà usés et à bout. Catwoman va vite piquer une grosse colère lorsque le Gentil Homme lui explique que, pour lui, ici il ne se passe que quelques heures, alors que Batman et Wonder Woman, plus de trente ans s’écoulent !


Comme je l’ai dit plus haut, les dessins sont signés Joëlle Jones et cela fait de nombreuses années que je n’ai pas autant craqué pour une artiste. Ses personnages sont juste somptueux ! J’étais déjà fan de sa Catwoman, mais sa Wonder Woman est si belle, si charismatique ! Il se dégagent une telle beauté et une telle puissance d’elle !


L’intrigue d’après voit les tourtereaux devoir affronter une Poison Ivy terriblement puissante et totalement incontrôlable ! L’écoterroriste affublée de pouvoirs accrus, qui ne sortent d’on ne sait où, contrôle tous les habitants du monde. Sauf Batman et Catwoman bien entendu ! On voit mal comment ils pourraient rétablir la situation. Mais à une situation qui ne sort de nul part, Tom King nous propose une résolution tout aussi improbable…


Cette intrigue est dessinée par Mikel Janin, et j’ai de plus en plus de mal avec son style passif, immobile, et à voir toujours les mêmes visages dans n’importe quelles situations. C’est figé ! Et puis on passe d’un style coloré agressif pour Joëlle Jones à des couleurs plus ternes ici.


Nous sommes ensuite complètement perdu, lorsque l’on retrouve un Batman armé jusqu’aux dents, s’en prenant à Booster Gold, et qui n’est pas Bruce Wayne ! Qui n’a jamais été Bruce Wayne, puisque Bruce Wayne est bien occupé à gérer les entreprises familiales en compagnie de son père !!


Pour une fois, ce n’est pas Flash qui s’amuse avec le temps, mais bien Booster Gold ! Pourquoi l’aurions-nous vu dans le titre sinon ? Ce dernier, désireux de se démarquer des autres super-héros offre un cadeau de mariage inattendu à Batman, la non mort de ses parents ! Sauf qu’en agissant de façon aussi désinvolte avec le temps, Booster Gold, qui pourtant devrait le savoir, se retrouve avec une nouvelle réalité bien différente que celle que nous connaissons, et qu’il va pour tous les moyens tenter de corriger...


Pour cette troisième intrigue, on retrouve Tony S. Daniel, que nous n’avions pas vu autant en forme depuis très longtemps ! C’est un plaisir de le retrouver dans de si bonnes dispositions. C’est un incroyable dessinateur.


Bref, si graphiquement, encore une fois c’est assez exceptionnel, au niveau des histoires ce n’est pas vraiment la même fête. Si j’ai beaucoup apprécié le tête-à-tête avec Wonder Woman, l’histoire avec Poison Ivy est trop tirée par les cheveux, et celle de Booster Gold n’a rien de véritablement original. On peut aisément voir que Tom King aime à s’attarder sur la psyché de notre héros, mais à force de l’endormir de la sorte il va finir par rouiller, et à la prochaine véritable adversité il va finir en pièces détachées. J’ai l’impression de suivre les aventures d’un Batman baignant dans la naphtaline.

Romain_Bouvet
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le 20 juil. 2019

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Romain Bouvet

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