En quelques mots; Goscinny et Morris écrivaient un scénario et y greffaient un fait de société. Ici c’est l’exact opposé, on scénarise un fait de société et on y greffe une intrigue quasi-secondaire.
Car oui, avant de parler de l’intolérance, un opus comme « Les rivaux de Painful Gulch » s’amuse d’une situation à rebondissements. Et le message derrière ne passe que mieux, puisqu’on est ravi de le comprendre en filigrane. Même chose pour « Des barbelés sur la prairie » en ce qui concerne l’avidité, ou pour « Calamity Jane » avec les prémices d’un questionnement paritaire.
Ici, c’est lourd. On a l’impression de lire un dépliant de SOS Racisme. Bien sûr que c’est un vrai sujet d’actualité, mais est-ce qu’on ne lirait pas Lucky Luke aussi pour s’évader d’une triste réalité? Maintenant Luke est un combattant politique, servant de passe-plat à toutes nos problématiques modernes.
Moi, mon cowboy, je le préférais mystérieux, et comme flottant au-dessus de nos réalités. Je le préférais subtil, je le préférais poor and lonesome.