C'est la couverture de l'album qui m'a donné envie de lire ce Tango (oui, parfois ça ne tient pas à grand chose...) et puis Matz au scénario, je ne savais pas trop quoi en penser, moi qui avais été particulièrement emballé par le début de sa série Le Tueur pour être complètement déçu par le final paresseux et laborieux qui semblait bâclé et qui gâchait tout le plaisir prit avec la série.


En ce qui concerne le dessin, c'est un sans faute : les paysages sont spectaculaires, superbement mis en valeur par une mise en page qui les rend grandioses, la Bolivie, pays somme toute peu représenté y'est magnifiée graphiquement. Les personnages principaux sont bien représentés, même s'ils ne brillent pas pas leur originalité (le fugitif ténébreux et mystérieux, la tenancière de bar (pas si) accueillante, le privé moustachu, le gamin à protéger...) ressemblent au casting du prochain Uncharted, l’originalité vient de l'équipe de tueurs délicieusement improbable (le black, l'indien, la nana...) lancé aux trousses du héros.


Pour le scénar, difficile de le trouver original, puisqu'il s'agit d'une présentation très classique d'un anti-héros, de son passé et de la mise en place de la dynamique qu'on imagine pour la suite de la série. Les grosses ficelles et facilités empêchent de prendre son pied.
J'imagine tellement mal comment l'espèce de parrain à qui Tango doit de l'argent tombe magiquement sur cet extrait journal télé bolivien qui décrit par le menu et de façon improbable comment trois péquenots ont été tués dans la pampa par un père de famille (comme si un tel fait divers pouvait faire la une d'un journal et être aussi détaillé par la speakrine) ...et la façon dont ils font immédiatement le lien avec le gars qui leur a faussé compagnie il y'a des années ? C'est gros. Le privé qui se révèle être l'oncle du gamin et qui récompense notre héros avec pile poil ce dont il a besoin à ce moment précis (ha ben oui, un voilier loin de tout, comme ça tombe bien, dis !) Le hasard comme ressort scénaristique, ça ne peut marcher que quand c'est bien fait, et là j'ai trouvé ça très lourd.
Si le personnage principal est plutôt bien esquissé, l'enfant est aussi attachant qu'une valise et se contente d'être trimballé d'un endroit à l'autre et les deux personnages féminins (pourtant décrites comme des dures à cuire) auront toutes les deux droit à leur case respective à poil dans le lit du héros. So chic.
Une série qui part donc de façon assez bancale mais je laisserai tout de même une chance au second tome, dont j'imagine qu'il nous emportera dans un autre pays !

Marcus-Landfall
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le 11 nov. 2017

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Marcus Landfall

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