Cet avant-dernier tome a une saveur particulière. Il est différent des autres. Pendant les quatre premiers tomes, Riad était partagé entre la culture de son père et celle de sa mère. Les allers-retours entre les différents pays nous offraient des contrastes fort intéressants. Dans ce tome n°5, il n’y a plus d’aller-retour. On reste donc en France. On perd ainsi ce dynamisme du changement de pays, de culture. Mais, ce que nous raconte l’auteur n’est pas inintéressant.
Ce tome 5, c’est le choix de Riad de choisir la culture de sa mère, de vouloir rester en France. En faisant ce choix, la figure du père, qui est une personne si détestable, est un fantôme. C’est un personnage du passé. Il est littéralement rayé de l’équation. Son acte est irréparable.
C’est également un tome ou on voit sa mère triste de ne pas revoir son dernier enfant kidnappé par son père. C’est un enchainement d’actions qui n’aboutissent pas. C’est si horrible de voir qu’administrativement un pays comme la France ne peut rien faire. Le fait que Sattouf s’attarde énormément sur cet épisode, de sa jeunesse, montre à quel point les années 92 et 94 ont dû être terribles pour l’auteur franco-syrien.
Mais Sattouf ne s’apitoie pas sur son sort. Afin que la lecture soit agréable, il nous raconte son adolescence, avec notamment la fin du collège, le lycée. Avec comme thématique, la poussée des hormones, le début des envies sexuelles. Cela peut-être gavant, mais l’auteur y ajoute une touche extrêmement comique qui nous permettent de respirer face à l’autre intrigue. Cela fait mouche, parce que son adolescence, il utilise un ton moqueur. On se rend compte à quel point on était ridicule, parfois un peu concon. Mais avec son dessin, il rend ce passage de sa vie si mignonne et même divertissante.