Wesley Gibson mène une existence minable d'hypocondriaque frustré, semblable à celle de millions d'autres individus jusqu'à ce qu'il découvre que son père - Le Killer - était le plus grand de tous les assassins, à la tête d'une société de Super-vilain qui dirigent secrètement le monde depuis 1986. Il intègre cette nouvelle famille de "sang" et découvre le monde qu'il est appelé à diriger en successeur de son père, et tel qu'il ne l'avait jamais imaginé...
A partir de ce pitch peu commun, Mark Millar va entraîner le lecteur sur les pas de ce « héros » inhabituel dans sa découverte du monde des Super-vilains. On va ainsi le suivre dans sa première mission sur une terre parallèle aux côtés de ses nouveaux collègues, librement inspirés de personnages déjà existants – on pourra comparer Wesley à Deadshot (Batman) ou Bullseye (Daredevil), Fox à Catwoman ou encore Mr. Rictus au Joker ou à Crâne Rouge.
Le récit en lui-même est très rythmé et totalement barré, la violence à outrance et totalement gratuite et les dialogues crus y contribuant grandement. Le dessin de J.G. Jones se veut réaliste malgré la teneur de l’histoire (pour preuve la ressemblance des protagonistes avec des personnalités réelles, Wesley/Eminem, Fox/Halle Berry) et fourmille de détails et de clins d’œil tout comme le récit. (Mention spéciale au passage où Mr. Rictus, après avoir laissé un enfant en pleurs au milieu de sa famille qu’il vient de descendre sort « en grandissant, il sera tellement obsédé par le fait de me retrouver et de se venger, qu'il deviendra peut-être quelqu'un d'intéressant » ) Ainsi, les deux s’accordent parfaitement, le découpage suit très bien l’histoire et le soin apporté aux décors ou aux designs créent un univers auto-suffisant à cette œuvre hors-norme.
Similaires à certaines œuvres de Warren Ellis (No Hero me vient en tête mais il me semble bien que certaines sont encore plus marquantes) ou à la série The Boys de Garth Ennis, Millar signe ici une parodie totalement barrée du genre super-héroïque en explorant l’autre côté de la pièce, les bad guys Evidemment, cette œuvre n’est pas à mettre entre toutes les mains, la violence y est banalisée et omniprésente, comme dit précédemment autant dans les dialogues que dans l’action. Malgré tout, l’auteur la rend plus « supportable » en brisant le 4ème mur et en faisant s’adresser directement Wesley au lecteur pour qu’il s’identifie à lui dans la mesure du possible.
En conclusion, Wanted n’est peut-être pas un indispensable mais vaut vraiment le coup d’être lu selon moi, au moins pour tous son aspect original et le parallèle établi par rapport aux lectures super-héroïque plus conventionnels, vous passerez un bon moment de lecture ! A savourer comme un bon gros coup de poing en plein dans l’estomac !
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